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27.07.2014 Gruissan-Plage #musique

Festival Tr3nte 7ept D2ux, 2ème édition

Le week-end dernier, Gruissan-Plage la méconnue s’est enflammée au son des lives du festival trente-sept-deux, initié par un quatuor haut en couleurs venu des antipodes hexagonaux. 37,2, en hommage au succès cinématographique de Jean-Jacques Beineix, dont l’action principale fut tournée sur ladite plage. ADN : Musique, plage, et gastronomie. On vous raconte.

C’est un petit village planté au bord de la Méditerranée, à quelques kilomètres de Narbonne – prononcez Narbona en occitan. La plage forme un croissant aux proportions indécentes, bardée à ses extrémités par des salins où la quiétude est de mise. Côté terres, l’urbanisation y est des plus étrange : un village de maisons sur pilotis, sorte d’architecture vernaculaire, posées par blocs façon Grosse Pomme. Toute comparaison à New-York s’arrête ici. Les ruelles du vieux village, à quelques pas de là, s’enroulent quant à elles en escargot autour d’un gros bloc de calcaire, flanqué de la tour Barberousse. Du moins ce qu’il en reste. Un décor tout en contradictions, pittoresque dans son ensemble mais manne touristique à lui seul.

Récente fortune pour la petite station balnéaire : un quatuor de mélomanes l’a choisie pour y planter sa scène, voilà maintenant deux éditions. D’un côté, TDA (acronyme de Tête d’Affiche), représenté par Greg Boust et Pauline Hislaire, gardiens de la bande son des nuits du Baron, entre autres faits d’armes hypisants. De l’autre, les solides épaules de deux gars du coin : Aurélien Cordoniou et Thierry Dozoul, bien décidés à secouer la torpeur de leur bourgade par quelques tours de passe-passe électroniques, et une volonté pugnace d’ouvrir à l’indé l’ouïe locale jusqu’à lors mono-sensible au Top 50. Grand défi que celui-là, d’autant qu’il faut en parallèle convaincre les sponsors de rejoindre l’aventure et, dans l’attente, se satisfaire des subventions que la région Languedoc-Roussillon a bien voulu octroyer. Alors, dans ce paysage économique restrictif, tout le monde met la main à la patte : les bénévoles affluent des villes environnantes, les producteurs locaux bradent leurs étals bios et le line-up fait fi de ses gros cachets. Une belle émulsion d’engagement collectif, qui tinte l’ambiance générale d’un charme tout particulier. Sans oublier la ‘popup carte’ des Chefs, invités successivement en cuisine du restaurant éphémère, dont Lionel Giraud, de la table St Crescent, 1 étoile au Michelin. Une merveille

De midi à 2am, les djs se succèdent entre les deux spots. La villa ‘face mer’ de jour, la grande scène à la nuit tombée. L’écurie TDA, largement représentée : LeAm, Anja, Polo&Pan, Naughty J, Claap, Santana, CätCät etc. Vendredi et samedi, la production a levé des fonds pour s’offrir les lives de rigueur : Who Made Who et Hangar se donnent en pâture aux néophytes, dès 22h. Bien qu’il semble difficile d’agréger les badauds le long du crash barrières, la sauce monte crescendo et les élans rock finissent par avoir raison des plus timorées. Il faut dire qu’ils font le show, les mecs. Mais le vrai chahut et sa cohorte de jeunes gens enragés ne se forment véritablement que sur les coups de minuit, à l’arrivée des têtes d’affiches du soir : Pedro Winter x Para-One le vendredi, The Shoes le samedi. Dès lors, la fosse se transforme en un no man’s land suintant. Le soleil a tapé fort, le rosé a coulé fort, personne ne répond plus de rien. Certains sont venus de Narbonne, d’autre de Toulouse, peut-être même de plus loin, pas question de rebrousser chemin. Pari gagné pour les quatre compères, qui peuvent regagner les backstage, pour le reste de la nuit, avec toute la satisfaction du devoir accompli. L’édition se terminera dimanche, avec la beach party de l’Embuscade, et un dernier coup de Mehari rose bonbon, cheveux aux vents, direction la gare de Narbonne. Ou Narbona, en occitan. B.B.

Photos: Virgile Guinard

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