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22.10.2015 #art

Elsa Janssen

Coup de coeur à la Galerie des Galeries

La chance que j’ai aussi, c’est de pouvoir exposer mes coups de coeur, comme Alex Prager

Directrice des évènements culturels aux Galeries Lafayette, Elsa Janssen s’occupe (entre autres) de la Galerie des Galeries depuis une dizaine d’années. C’est donc dans le Grand Magasin du Boulevard Haussman qu’elle a fait venir la photographe californienne Alex Prager pour sa première exposition en France, en cette semaine de Fiac. Rencontre à la veille de ce vernissage très attendu.

Retracez-nous votre parcours en quelques rencontres clés.

J’ai commencé à travailler il y a presque dix ans aux Galeries Lafayette, après avoir fait des études de gestion de projets culturels et d’histoire de l’art. Guillaume Houzé, qui est aujourd’hui directeur de l’image du Groupe Galeries Lafayette, m’a demandé de venir travailler à ses côtés pour l’aider à monter le projet Antidote. Il exposait alors, via ce projet, sa collection personnelle pendant la Fiac. C’est à partir de là que je suis rentrée aux Galeries Lafayette et que je suis devenue directrice de la Galerie des Galeries.

Vous faites très fréquemment des ponts entre l’art, la mode et la musique. On pense notamment au projet On/Off avec Xavier Veilhan, ou à l’exposition de Philippe Jarrigeon pour les 25 ans de l’Andam. Parlez-nous de ce désir d’ouverture.

Quand je suis arrivée à la Galerie, je me suis posée différentes questions, la première étant de trouver une programmation pour un lieu qui est situé dans un grand magasin de mode, sachant que ce qui me passionne moi, c’est l’art contemporain. J’ai fait mes recherches, et j’ai été très agréablement surprise d’observer comment des grands créateurs de mode pouvaient s’exprimer au-delà du vêtement. J’ai aussi constaté que souvent, la mode, l’art, la musique, intéressent les mêmes esthètes, les mêmes collectionneurs, les mêmes journalistes. Il y a aujourd’hui une vraie transversalité des publics. Petit à petit, les projets se sont faits, comme quand j’ai demandé à Jean-Paul Lespagnard de faire une exposition sans mettre aucun de ses vêtements, par exemple.

Quel est le fil rouge de la Galerie des Galeries ? Comment sélectionnez-vous vos artistes ?

Je choisis des artistes qui incarnent la transversalité que j’ai mentionnée. La chance que j’ai aussi, c’est de pouvoir exposer mes coups de coeur, comme Alex Prager, que j’ai découverte il y a deux ans à la Fiac. J’essaie également de me tourner vers les artistes dont le travail a une portée universelle, car je suis consciente du public très nombreux qu’on a, et j’ai envie qu’ils repartent avec un souvenir, une expérience.

La photographie est de plus en plus présente dans votre programme. L’exposition Alex Prager vient d’ailleurs d’ouvrir ses portes…

C’est sa première exposition. A cette occasion, elle a voulu produire de nouvelles pièces. Elle a également tourné le film «La grande sortie» dans le cadre d’une commande de Benjamin Millepied et Dimitri Chamblas pour l’Opéra de Paris. L’exposition présente donc ses plus récents travaux, et c’est vraiment super, l’enthousiasme qu’il y a autour est assez réjouissant.

Quel est le cercle d’influence de la Galerie des Galeries ?

Ce sont les gens avec qui j’aime travailler régulièrement, comme Jean-Dominique Secondi de l’Agence Arter, qui m’a aidé à faire la scénographie du projet, Olivier Saillard, Philippe Katerine, Philippe Jarrigeon…

En quoi le travail pour la Galerie des Galeries diffère-t-il d’une institution muséale ? Quels sont les enjeux, au-delà de la diffusion artistique ?

Très simplement, le fait de travailler pour un lieu de culture dans un grand magasin et pas dans un musée ou une institution me permet de me sentir beaucoup plus libre. C’est vraiment la grande chance de mon métier, une liberté d’expression.

Y a-t-il un artiste que vous rêvez d’exposer ?

Oui, mais je ne peux pas dire qui parce que je suis allée le voir la semaine dernière! Depuis que j’ai réussi à accueillir Alex Prager à la Galerie pour sa première expo en France, j’ai décidé d’assouvir tous mes rêves.

Propos recueillis par Sabina Socol.

www.galeriedesgaleries.com

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