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31.05.2011 #média

Elisha Karmitz

Dans la famille Karmitz, après le père (fondateur) et le grand frère (PDG), je demande le cadet, même pas 30 ans et déjà DG de MK2 Multimédia. Il faut dire que chez les Karmitz, la valeur n’a jamais attendu le nombre des années… Tout comme l’enthousiasme et le sens de l’humour. Rencontre.

Dis-nous, de quoi t’occupes-tu en tant que DG Multimédia ?

Je gère à la fois les contenus, la régie publicitaire et les opérations spéciales. Pour les contenus, c’est à la fois le magazine 3 Couleurs donc, mais aussi le site internet. Nous lançons une nouvelle version de mk2.com dans moins d’un mois, soit un vrai renforcement de notre stratégie digitale et communautaire. On y trouvera à la fois une plateforme d’achat de billets en ligne, du contenu 3 Couleurs dédié, ainsi qu’une intégration très forte des réseaux sociaux. Pour ce qui est des opérations spéciales, notre objectif est d’être une véritable agence de communication auprès des marques, dans nos domaines de compétence. Par exemple, nous avons réalisé il y a quelques semaines à peine la plus grande projection du monde pour LG au Grand Palais ; tout comme nous avons produit deux courts-métrages réalisés par Kim Chapiron pour le lancement du maillot de l’équipe de France par Nike. En juin, nous serons à nouveau partenaires du festival Close-Up, destiné à promouvoir les jeunes talents du cinéma. Enfin, cela passe aussi par de la production télé, comme Piratages, d’Etienne Rouillon, sur France 4, qui a non seulement reçu un très bon accueil critique mais qui est aussi devenu instantanément une référence sur le piratage dans la communauté.Concernant 3 Couleurs, peux-tu m’expliquer plus en détails en quoi consiste la nouvelle formule que vous venez de lancer à Cannes ? Qu’en attends-tu ?

D’un point de vue général, cette nouvelle formule marque le passage définitif du consumer mag à un media culturel. Nous avons la volonté de concurrencer Télérama, les Inrocks et A Nous Paris. En fait, nous voulons juste prendre notre place de prescripteur de tendances. Concrètement, on a augmenté la pagination de 30 pages, pour atteindre 132 pages aujourd’hui. Le Cahier news est renforcé sur la culture, avec notamment une rubrique sur les courts. Quant au guide, il accueille maintenant des pages sur la danse contemporaine, le théâtre et la photo. On veut aussi faire plus de dossiers d’actualité comme des portfolios sur de nouveaux artistes. Pour résumer, avant 3 Couleurs était un magazine ciné qui parlait de culture, aujourd’hui c’est un magazine culturel qui a le cinéma pour point d’entrée.Plus généralement, peux-tu me dire un mot des grands axes de développement du groupe ?

Il y a beaucoup de chantiers ! Au niveau des salles, nous comptons développer le parc à Paris, mais aussi en province. Sans compter les salles privées comme le Paradisio ou encore les salles éphémères et évènementielles, comme au Grand Palais donc ou le container unique réalisé pour Spike Jonze. Niveau production, nous sommes sur des films très importants, très identitaires pour nous, comme On The Road de Walter Salles ou encore les prochains Assayas et Kiarostami. En distribution, l’actualité c’est Beginners de Mike Mills (le 15 juin) ou le prochain film de Steve McQueen. Et la boutique du MK2 Bibliothèque ? Je crois savoir que c’est un franc succès. Peux-tu rappeler le concept du store et son ambition ?

Le concept est anglo-saxon, marier épicerie, haute-technologie, produits culturels et produits tendance. Sur les 600m2, le parcours est thématique, pas par produits. On n’est pas chez Colette non plus, même si la stratégie repose aussi sur des lancements forts. Il y a 2 millions de personnes par an qui passent au MK2 Bibliothèque, on doit donc être plus mainstream tout en gardant une vraie exigence éditoriale. Par exemple, nous avons une rubrique guest-list dans le magazine, consacrée en ce moment à Joann Sfar, sa sélection est bien sûr reprise dans la boutique. Nous avons aussi réalisé une opération avec Vanessa Bruno couplant diffusion de son film en salles, corner dans la boutique et traitement éditorial. Nous sommes aussi les seuls à vendre les vins de la famille Coppola !

Un mot de la fin sur ton Cannes cette année… Qu’est-ce qui t’as marqué ?

J’ai été incroyablement studieux ! En dehors du passage obligé chez Albane Cleret dont j’ai apprécié l’accueil encore plus exclusif cette année, pas beaucoup de fêtes, hormis celle de Canal+ peut-être, ou la nôtre au Chéri Chérie, évidemment ! Côté ciné, j’ai été très touché par la prestation de Michel Piccoli dans Habemus Papam et aurais vraiment souhaité qu’il ait le prix d’interprétation, mais bon… Sinon, j’aurais rêvé rencontrer Uma Thurman, tout simplement sublime à la cérémonie d’ouverture, mais cela ne s’est pas fait. Rendez-vous l’année prochaine, Uma !

Propos recueillis par Florence Valencourt
http://www.mk2.com

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