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04.09.2015 #mode

Wanda Nylon

Le tour de force de Johanna Senyk

Wanda Nylon n’est pas un vestiaire très «parisienne» même si elle reste très urbaine

Après une décennie passée en tant que directrice de casting, Johanna Senyk décide de lancer sa marque de vêtements de pluie. Après s’être retrouvée dans les cinquante meilleurs points de vente du monde et avoir habillé Rihanna et Snoop Dogg (pour ne citer qu’eux), la créatrice s’est enfin décidée à organiser son premier défilé. Saywho est parti à la rencontre de celle a qui l’on doit le grand retour du trench en plastique. Entre autres merveilles d’étanchéité. Présentations.

Quelles sont les rencontres qui ont forgé votre parcours ?

Dans les grandes étapes de ma vie, il y a eu Alexander McQueen chez Givenchy, avec qui j’ai travaillé à dix-huit ans. Ça a été ma première vraie claque. La deuxième a été quand j’ai aidé Anthony Vaccarello à monter sa marque juste avant Wanda Nylon. Suivi de J.W. Anderson et Mary Kate et Ashley Olsen, avec qui ça a été un bonheur de travailler comme directrice de casting… Et puis nous! Depuis le lancement de Wanda Nylon, nous nous sommes entourés de personnes merveilleuses et talentueuses comme David Herman ou encore Laurent Fétis et Sarah Martinon avec qui nous travaillons sur l’identité graphique de la marque et le nouveau site web qui sera bientôt en ligne.

Vous êtes une femme de réseau. Cela explique-t-il, en partie, le succès de Wanda Nylon ?

J’ai tout fait sans réseau ! La première saison, on n’avait aucune communication. Les gens ne savaient pas que c’était moi derrière, ils ont vu les vêtements et les ont pris, basta! Ça a donné lieu à des trucs un peu dingues, comme quand on s’est retrouvés dans un clip de Snoop Dogg, ou quand Rihanna s’est acheté certaines de nos pièces chez Opening Ceremony à New York. On a eu de la chance, mais je pense que maintenant il va falloir apprendre à travailler avec notre réseau.

Vous organisez votre premier défilé cette saison.

Je ne peux pas trop en parler pour l’instant. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est Véronique Didry de Vogue Paris qui s’occupe du stylisme, et Emilie Legoff du casting. Moi, ayant été directrice de casting pendant dix ans, j’ai une certaine idée de ce que je veux faire, c’est-à-dire quelque chose de personnel, pas «porte manteau». Je suis en train de constituer une équipe de filles Wanda Nylon. Ce sont des filles qui plaisent aux filles. Il pourrait y avoir des personnalités que j’adore, comme Béatrice Dalle, par exemple.

La femme Wanda Nylon est-elle Parisienne ?

La Parisienne, on l’imagine avec la veste de son mec, le cheveux triste, de la dégaine. Chez nous, même si la dégaine est là, les vêtements sont beaucoup plus complexes. En ça, Wanda Nylon n’est pas un vestiaire très «Parisienne». Même si elle reste très urbaine.

Dans l’impitoyable monde de la mode, la gentillesse est-elle une force ou une faiblesse ?

Je crois qu’une des plus grandes leçons que j’ai apprises a été d’apprendre à dire non, même à des choses très excitantes. C’est important de savoir se concentrer là où on a décidé de passer son temps.

Vous avez créé une tenue pour Jackson and His Computer Band. Qui d’autres rêveriez-vous d’habiller ?

On a créé la tenue pour Jackson car il part à la Villa Médicis pour écrire un Opéra électronique. Quand j’étais plus jeune, j’ai bifurqué un moment vers les costumes de cinéma, de scène. C’est quelque chose que j’ai vraiment en moi. Ça m’amuserait énormément de travailler sur un projet de costume d’Opéra par exemple… Sinon, on a déjà eu la chance d’habiller des artistes cool, comme la chanteuse M.I.A.

Surveillez-vous votre e-réputation ?

Pas assez ! Je sais que ça se fait, donc en ce qui me concerne il va falloir aller à l’encontre d’un caractère. Jusqu’à présent, je n’ai pas été trop tentée de faire des selfies devant le menu du Flore !

 

Propos recueillis par Sabina Socol.

www.wandanylon.fr

 

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