fbpx
07.07.2011

Yuksek

Yuksek est tombé amoureux de Calvi il y a quatre ans déjà et n’aurait raté cette édition pour rien au monde. Rencontre sur un petit muret corse, face à la mer et au phare de Revellata.

Peux-tu m’expliquer le titre de ton deuxième album, « Living on the edge of time ». Que signifie le ‘time’ ?

L’idée est justement que je ne voulais pas m’inscrire dans une temporalité. Je voulais me dégager de la référence au son français, et au contraire rassembler le maelström de mes influences. En termes de production aussi, je voulais des instruments, des sons différents du pur son électro. Je suis collectionneur de vieux synthés par exemple.

A présent, tu as une vraie formation sur scène. Peux-tu me les présenter et dire ce qu’ils t’apportent ?

Il y a Clément, avec lequel je partage le même studio depuis des années. Il est autodidacte en musique, très doué. Il fait les claviers, la basse et les chœurs sur scène. Quant à Léonie, je l’ai rencontré via mon label, elle est toute jeune diplômée du Conservatoire en percussions classiques. Ce sont tous deux de super musiciens, très réactifs. Jouer avec eux me donne la possibilité de composer des chansons. Pour cet album, je voulais quelque chose avec beaucoup de voix, pas minimaliste, surtout sur scène. Et puis, être avec eux me permet aussi de trouver un vrai truc de tournée, en groupe, car seul c’est un peu figé parfois.

Que raconte « Always on the run », qui est déjà un tube ?

C’est un texte un peu facile, l’histoire de toutes les histoires d’amour, le fameux « attrape-moi si tu peux ». J’ai écrit des textes plus personnels, comme « To see you smile » ou beaucoup plus construits, comme « Off the wall » qui raconte une vraie histoire, celle d’un noctambule un peu pimp, un peu pathétique. Mais attention, cela reste de la pop, je n’ai aucune prétention là-dessus.

Toi qui es en tournée depuis longtemps, quel est ton meilleur souvenir ?

J’essaie de toujours profiter, découvrir le pays dans lequel je me trouve. J’adore marcher, c’est un bon moyen de voir vraiment les choses. Le vélo aussi. J’ai passé une semaine à Kyoto à vélo, c’était extraordinaire. Je suis allée plusieurs fois en Australie, mais je n’ai pas encore eu le temps de visiter. C’est ma prochaine aventure.

Depuis le temps que tu viens à Calvi, quels changements as-tu observé ?

J’ai surtout vu l’explosion des plages, avec un son très électro. Personnellement, ce n’est pas trop mon truc, même si c’est le cadre idéal pour ça. Moi, je préfère le théâtre de Verdure. Je me souviens là-bas des concerts de Phoenix et de LCD Soundsystem, c’était magique !

Qu’as-tu ressenti cette année, avant et après le concert ?

C’était très chouette. Un peu stressant avant peut-être car c’était juste la cinquième date de notre formation à trois, mais cela s’est bien passé. Et puis, ici, on est entre amis. La vraie tournée elle, commence le 26 août avec Rock en Seine. On part pour un an ! Quant à Calvi, apparemment le concert a beaucoup plu, je reviendrais bien tous les ans.

Toi qui es à la fois musicien et producteur, y a-t-il un docteur Pierre-Alexandre et un Mister Yuksek ? Comment gères-tu cette schizophrénie ?

La schizophrénie est nécessaire. J’écris d’abord et ensuite je produis, le recul se fait donc naturellement. Mais je suis entouré aussi. Guillaume de The Shoes est une personne clef pour moi. Une des rares dont j’aime avoir l’avis. Par ailleurs, j’avais déjà produit un album vocal, celui de The Bewitched Hand, cela m’a beaucoup servie pour le mien.

Parle-moi de la Reims Connection. Entre The Shoes, The Bewitched Hand, Brodinski, etc. Ils mettent quelque chose dans le champagne ?

Non, je ne crois pas ! C’est difficile à dire, les styles sont tous différents. Pour moi, c’est un hasard géographique, mais c’est vrai qu’on se connaît tous et qu’on s’entraide. Il y a peut-être un effet d’émulation. On se décomplexe mutuellement en se prouvant que ce n’est pas parce qu’on habite pas à Paris qu’on ne peut pas réussir dans la musique.

Que vas-tu faire de ton été ?

Je vais encore travailler un peu sur le live en juillet, puis je pars trois semaines à Bali en août. Je rentre juste avant Rock en Seine.

Qui aimerais-tu remixer en ce moment ?

En fait, le remix ne m’excite pas plus que ça. Le principe même me paraît absurde. Mais, c’est vrai qu’en tant que producteur c’est un exercice intéressant, une vraie économie aussi, pour être franc. Dans l’idée, je trouve la démarche d’Erol Alkan particulièrement intéressante. Il ne fait pas du remix, mais de l’edit en conservant la structure, un peu comme à l’époque du disco entre radio édit et live édit. Là, oui, c’est bien.

Propos recueillis par Charlotte Vavrin
Yuksek, « Living on the edge of time », I’m a cliché.

More Interviews
Tout voir