Dialogue avec Paquita Paquin et Simon Liberati
Après avoir accueilli la signature de Pierre & Gilles « Autobiographie en photomatons. 1968-1988 » en mars dernier, la librairie 0fr remet à l’honneur les trublions des années Palace, qui signent à l’occasion de la Saint-Valentin un coffret collector « Vive les mariés ». Édité chez Bazar, on y retrouve cette fantastique collection de Polaroïds retraçant l’épopée créative d’une bande d’amis lâchée dans les 70’s, des balbutiements du punk à la déliquescence du mythique club parisien.
Invités hier soir par Thomas Doustaly à revenir sur le bouillonnement de ces années fastes, Simon Libérati et Paquita Paquin ont dialogué – avec une once de nostalgie – devant une petite assemblée de curieux : « A cette époque, Paquita Paquin était dans l’Etat-major, moi j’étais dans les Poilus. J’étais un soldat inconnu » entamera l’écrivain, qui prolongera en répondant à la question de Thomas : « Je ne suis pas sûr qu’il subsiste un héritage esthétique de cette époque. Mais la nuit a toujours été porteuse d’une peur, d’une certaine violence. A l’époque, je me souviens être resté deux ou trois heures enfermé dans les toilettes des Bains Douches parce qu’il y avait une baston dehors ». Et à la grande dame de la mode de conclure : « Dans les années Palace, on était très prétentieux, On prenait tout le monde de haut, tout était de la merde, à commencer par Warhol, et tous les designers en vogue ». « Tout était une histoire de bandes : on était capable de faire des choses insensées, mais on se galvanisait aussi dans la connerie ! ».
Pour certains d’entre nous véritable Madeieine de Proust, pour les autres témoignage caustique d’une génération affranchie, le dialogue entre les deux protagonistes a replongé l’ouvrage de Pierre & Gilles dans la source de ses influences. Et pour Saywho, un happening délicieux comme la fratrie Thumerelle sait si bien les faire.
« Autobiographie en photomatons 1968-1988 », et édition spéciale « Vive les mariés », en vente à la librairie 0fr