Jim Jarmusch remporte le très convoité Lion d’or pour “Father Mother Sister Brother”
Entre applaudissements et discours à la fois poétiques et politiques, la Mostra de Venise s’est clôturée dans un élan de glamour et de théâtralité. Sur le podium, le Lion d’or a été décerné à Jim Jarmusch pour « Father Mother Sister Brother », un trio d’histoires familiales portées par un casting que bien des réalisateurs envieraient : Cate Blanchett, Adam Driver, Tom Waits et Charlotte Rampling. Le jury a ensuite remis le Lion d’argent – Grand Prix du jury à « The Voice of Hind Rajab » de Kaouther Ben Hania, un hommage poignant à Gaza et dédié au Croissant-Rouge palestinien.
Benny Safdie a remporté le Lion d’argent de la meilleure réalisation avec « The Smashing Machine », un biopic sur le champion de MMA Mark Kerr, tandis que Toni Servillo a enfin décroché la Coupe Volpi pour « La Grazia » de Paolo Sorrentino. L’acteur en a profité pour livrer un discours à mi-chemin entre manifeste et hommage sincère aux volontaires de la Flottille qui risquent leur vie en Palestine. Le Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine a été décerné à Xin Zhilei pour « Ri Gua Zhong Tian », le prix spécial du jury à Gianfranco Rosi pour « Under the Clouds, et le prix du meilleur scénario à Valérie Donzelli et Gilles Marchand pour « À pied d’œuvre ». Le prix Marcello-Mastroianni du meilleur espoir a été remis à Luna Wedler pour « Silent Friend », et Orizzonti a mis en lumière le futur du cinéma italien : Benedetta Porcaroli pour « The Kidnapping of Arabella » et Giacomo Covi pour « Un anno di scuola », preuve supplémentaire que la jeunesse italienne refuse de rester silencieuse.
Mais avant la remise des trophées, il fallait faire un passage obligé par le tapis rouge, devenu un véritable rituel vénitien. Un défilé de couleurs, de style et de gestes soigneusement calculés, transformant le Lido en un Saint-Germain éphémère. Les célébrités, les membres du jury, et même le directeur Alberto Barbera ont salué la foule, nous rappelant à tous que Venise n’est pas seulement un festival : c’est aussi un mélange de spectacle, de mode et de joyeux désordre.
Enfin, la foule a rendu hommage à la légende Giorgio Armani avec une longue standing ovation. Carlo Ratti l’a salué comme un modèle de créativité et de discipline, démontrant qu’à Venise, la mode et le cinéma sont comme les deux facettes d’une même pièce : l’une se porte, l’autre se regarde, mais toutes deux sont admirées sans limite. Entre récompenses, moments haute couture et applaudissements, une chose est claire : la Mostra de Venise ne se termine jamais vraiment. Elle change simplement de décor, descend le rideau, puis reprend le spectacle.
Texte : Germano D’Acquisto
Photos : Ludovica Arcero

