La chorégraphie hissée au rang d’art : William Forsythe à la Gagosian Le Bourget
Deux robots industriels brandissent chacun un large drapeau de soie noire. À l’unisson, ils se mettent en marche, font tournoyer leurs étendards d’abord simultanément, puis adoptent progressivement des circonvolutions personnelles. Le mouvement synchrone se transforme en conflit, les bannières se rencontrent mais ne se touchent pas. Ailleurs, une grande projection montre deux danseurs, corps entremêlés dans des postures complexes, dirait-on surhumaines, si bien que le visiteur se perd dans les membres, la chair, sans pouvoir toujours distinguer la limite des corps. Il s’agit de “Black Flags” (2015) et “Aligninung”, deux œuvres phare de “Choreographic Objects”, l’exposition de William Forsythe à la galerie Gagosian Le Bourget. Chorégraphe radical, Forsythe est reconnu pour ses installations artistiques mêlant sculpture et vidéo. Les œuvres exposées à la Gagosian jusqu’au 22 décembre n’ont jamais été montrées à Paris auparavant. Ainsi il n’était pas étonnant de voir, parmi les invités à l’inauguration, quelques grands noms comme Peter Lindbergh, Doug Aitken ou Hans-Ulrich Obrist. À vivre absolument.