Brais Vilaso & Xim Ramonell
Assistant : Une nouvelle ère
Les assistants d’aujourd’hui sont les grands noms de demain
Assistants un jour, mais pas assistants toujours. Le duo créatif Brais Vilaso / Xim Ramonell a pris le taureau par les cornes en lançant son propre magazine de mode sobrement baptisé ‘Assistant’. Ils sont le Porte-étendards de cette discrète caste laboureuse qui oeuvre telle une fourmilière dans les arcanes des grandes maisons et autres rédactions au pouvoir avilissant. En attendant, ils se sont confiés à notre assistante de rédaction.
Comment-vous vous êtes rencontrés?
Lorsque nous avons débarqué à Madrid pour nos études de mode. Nous avions 17 ans, nous étions tout jeune, tout frais. On partage un univers, nous avons des goûts similiares et complémentaires. On est « Mind in love » !
L’ADN d’Assistant magazine:
Assistant veut parler d’une nouvelle génération, de celle qui est « derrière », en tout cas pour l’instant… Quelque chose comme « les assistants d’aujourd’hui, sont les grands noms de demain » On pense que l’industrie est endormie et repose toujours sur les mêmes. On veut bousculer tout ca.
Combien de temps faut-il pour passer au premier plan?
On pense qu’il n’y a pas une durée déterminée avant de pouvoir se lancer seul. On arrête « d’assister » quand ses propres projets ne laissent plus de place à l’assistanat. Mais d’abord il faut se lancer.
La vie d’un assistant peut être très ‘clichée’ dans l’imaginaire collectif. Quelle en est sa journée type?
Ça dépend de qui, ca dépend de quoi. Dans une interview de notre premier numéro, il y a une phrase que j’adore et qui résume bien cela : « Pour certains stylistes, les assistants font une partie intéressante du métier, pour d’autre … tu es juste le responsable des valises »
Quel est le plus compliqué quand on se lance dans une telle aventure?
Les limites sont surtout financières. Pour un premier numéro, c’est compliqué de rassembler tout le monde. Il y a aussi la recherche des thèmes. Ce ne sont pas des choses évidentes ! Le concept est venu seul, nous avons mis un an et demi à créer le magazine, une fois l’idée
Entre assistants, vous êtes plutôt ‘solidarité’ ou ‘coups de couteaux dans le dos’?
De notre expérience, en général, la solidarité gagne. Mais les coups de couteaux sont normaux dans ce genre de métiers. Il y a ce qu’on appelle le ‘syndrome du premier assistant’ : Il veut se sentir comme tel, il veut que les autres soient parfaits mais pas assez pour le dépasser.
N’est-ce pas un pari risqué de lancer un magazine print à l’heure de la suprématie du digital?
Peut être oui. C´est très contradictoire. Un magazine online n’aura jamais le prestige d’un magazine print même si il y a beaucoup plus de lecteurs. Il y aura toujours un écart niveau pub ou au niveau de la réputation. Il n’y a qu’à regarder ceux qui ont commencé online et qui ont lançé leur version print. Au delà de ca, on n’aime pas le digital. C’était clair pour nous dès le début, Assistant Magazine devait être un print. Le goût du papier, certainement. Mais nous travaillons sur notre site, des surprises sont à venir !
Pour votre premier numéro, vous avez shooté « face/dos » l’actrice Maisie Willimas, connue pour son rôle dans Games of Thrones. Racontez-nous tout.
On cherchait quelqu’un qui représentait notre concept et notre message. On était obsédés par la série, comme beaucoup de gens, et l’idée de Maisie est arrivée sur la table. Des mois de discussions et voilà, elle est sur notre couverture pour notre premier numéro.
Propos recueillis par Amandine Flament / Photos : Virgile Guinard