Hugo Matha
Douce France
Un matin, un billet pour la Chine m’attendait sur mon bureau : je m’envolais trois jours plus tard pour l’Asie
Hugo Matha vient de lancer chez Colette sa première collection d’accessoires de haute facture. Une ligne de pochettes minimaliste et ultra chic mêlant peaux exotiques, bois précieux et plexiglass dans un subtil jeu de matières, le tout estampillé « Made in France ». Pas étonnant pour ce passionné de belles façons qui, avant de se consacrer à la mode, passa ses jeunes années au coeur des vignobles de l’Aveyron. Rencontre dans son atelier de la rue Saint-Honoré, à quelques 800 km de là.
Peux-tu nous retracer rapidement ton parcours ?
Je devais intégrer une grande maison mais ils m’ont planté la veille du stage. J’ai assisté finalement Caili Liou, créatrice de la marque DyLowe. Un matin, un billet pour la Chine m’attendait sur mon bureau : je m’envolais trois jours plus tard pour l’Asie, avec en tout et pour tout 6 mois pour suivre la production de la collection. J’ai ensuite organisé mon premier défilé durant mes études. J’étais assez provocateur à l’époque. Après, je suis passé par Duperré avec un stage chez Castelbajac et un autre chez Olivier Châtenet, qui possède les plus belles collections de Yves Saint Laurent Rive Gauche. Il préparait l’exposition « Crazy about Yves » pour Shanghai.
Résume-nous en quelques mots le style « Hugo Matha »
C’est une femme assez complexe, qui sait ce qu’elle veut. Une femme « Dandy ». Avec cette collection, je souhaitais avant tout créer des choses pérennes. Si je devais choisir une fille pour représenter « Hugo Matha », ça serait Marie-Agnès Gillot, une amie danseuse étoile. C’est une femme forte qui travaille avec son corps, pleine de caractère. Humaine, talentueuse et sans prétention. Tout cela à la fois.
Quelles sont les personnes qui t’entourent dans cette aventure ?
J’ai la chance d’être très bien entouré, ce qui m’aide beaucoup. Pia de Brantes m’a beaucoup aidé pour ma première présentation : c’est elle qui l’a organisée, avec Nicolas Ouchenir. 500 invités tout de même. Moi, au départ, je ne connaissais personne. Et puis, au fil du temps et des projets, les connexions se forment et les affinités se créent. Des gens croient en toi et te donnent un coup de main, et vice versa quand l’occasion se présente. Clément Corraze par exemple, du magazine Antidote. C’est vraiment une histoires de potes, un échange. Aux antipodes de l’image que l’on peut se faire de la mode !
Comment vis-tu cet engouement autour de ta collection ?
Je n’arrive pas vraiment à réaliser, mais c’est extrêmement motivant. Je ne me pose pas de questions. J’ai la chance de travailler avec le bureau de presse Catherine Miran. Je suis ravie de l’avoir à mes cotés, avec notamment Stéphanie Arfa à l’écrit et Rita Fakhy à la mode. Elles sont extraordinaires. J’avais déjà travaillé en amont sur ma presse, rencontré le Vogue US, le W, Interview… Du coup, elles ont pris le train en route, avec une grande efficacité ! Je prédis septembre comme un mois très intense
La suite ?
Faire du prêt-à-porter comme je le faisais auparavant. Le projet est en cours, mais je m’attache d’abord à développer l’accessoire. A venir aussi : un gros événement en septembre ainsi qu’une nouvelle égérie. Et puis les projets top secrets, dont je ne parlerai pas pour l’instant !
Propos recueillis par Amandine Flament