Monica Sabolo
Monica Sabolo, auteur et journaliste
L’aspect littéraire est complètement dissocié de la culture.
Lauréate du Prix de Flore 2013 pour sa dissection d’un chagrin d’amour intitulée « Tout cela n’a rien à voir avec moi », Monica Sabolo était logiquement à la remise dudit Prix donnée par le café germanopratin, à grands renforts d’écrivains et de foie gras. Saywho en a profité pour lui poser quelques questions.
Peux-tu nous parler de ton roman consacré, « Tout cela n’a rien à voir avec moi »?
Tout simplement, le désastre ordinaire et le plus banal qui soit : le chagrin d’amour. La rencontre initiale de mon héroïne s’est faite au Flore, et je reçois mon prix au Flore ce soir !
Qu’est-ce que ce Prix va changer pour toi ?
Je le vis totalement au premier degré. Je suis comme une midinette ! Je viens de recevoir un prix, je suis hyper contente. Je ne sais pas si ça va m’apporter quelque chose, à part devenir alcoolique en buvant mon verre de blanc quotidien.. C’est à peu près tout ce que j’envisage pour l’instant.
Tu es rédactrice en chef des pages Culture de Grazia. Quels ponts fais-tu entre le journalisme et ton métier d’auteure ?
Je considère ça comme de la schizophrénie. Ca n’a rien à voir. L’aspect littéraire est complètement dissocié de la culture. D’ailleurs chez Grazia je ne fais pas de critiques. Je demande aux autres de s’en charger, car c’est trop compliqué pour moi, je ne peux pas être des deux côtés.
Quelles sont tes références littéraires, les gens qui t’inspirent ?
Frédéric Berthet, à qui je rends hommage dans le livre et qui est un écrivain merveilleux, sinon Joyce Carol Oates, Jeffrey Eugenides… des écrivains américains qui n’ont rien à voir avec ce que je fais !
Tisser son réseau dans le monde littéraire, est-ce inévitable pour rencontrer le succès ?
Ca ne me dérange pas que des gens prennent en compte cette dimension, mais moi je l’évite. Je suis trop timide et enfantine pour me soucier de cela.
Six personnes que tu inviterais à ta table ?
Joyce Carol Oates, Jeffrey Eugenide, Frédéric Beigbeder qui est le président de ce jury et grâce à qui je passe une soirée formidable. Et trois beaux garçons un peu mystérieux.
Vas-tu vraiment boire tous les jours ton verre de vin ?
J’aimerais bien envoyer quelqu’un le boire tous les jours lorsque ce n’est pas moi. Organiser une sorte de happening quotidien pour honorer ce privilège.
Propos receuillis par Benjamin Belin
Monica Sabolo, ‘Tout cela n’a rien à voir avec moi’, aux éditions Lattès