Anja Rubik
Anja Rubik
Anja Rubik a profité des défilés Couture pour lancer chez Colette son « 25 magazine », un sublime manifeste de l’érotisme oublié, vu par les plus grandes prêtresses de l’édito mode. Rencontre avec une blonde plus-que-bien pensante.
Comment définirais-tu l’ADN de 25 magazine ?
Dans le principe, c’est un magazine dédié aux femmes.
J’ai toujours été fascinée par la presse des années 60 à 70 : très érotique, sensuelle, très « fame ». Aujourd’hui, le créneau a un peu disparu, et j’ai de facto pensé d’utilité publique de retrouver l’esprit de ces années « érotiques ». La nudité des années 2000 est représentée soit de façon hyper sexuelle, à la limite de la décence, soit complètement suggérée, cachée. Il n’y a pas d’entre deux.
Cette première édition est dédiée aux femmes photographes. Toutes les plus grandes shooteuses de mode ont collaboré et, chacune avec leur sensibilité, ont taché de retrouver cet érotisme perdu : Annie Leibovitz, Katja Rawles, Ellen Von Unwerth, Inez van Lamsweerde… L’élaboration de cet ouvrage m’a permis de rencontrer des personnes formidables, ces femmes que je considère comme de vraies héroïnes modernes.
Pour finir, je parlerais de la couverture, puisqu’il n’y en a pas. Le magazine est relié et directement inséré dans une boîte.
C’est un superbe objet, presque atypique…
Oui, j’ai voulu créer quelque chose qui se garde, qui se collectionne et peut être transmis.
Que se cache-t-il derrière ce mystérieux nombre « 25 » ?
Ahah ! C’est une approche nouvelle du « 69 », mais à l’envers. Le logo est une véritable allégorie au corps de la femme.
Tu es une « party girl » avérée. Où a-t-on le plus de chances de te croiser après minuit ?
Au Montana !
Un designer fétiche dans la nouvelle – et très prolifique – génération
Anthony Vaccarello, évidemment ! Je porte d’ailleurs une de ses créations au moment où je te parle.
Côté new-yorkais, j’adore Prabal Gurung.
Si tu devais monter la table idéale au diner du Sidaction (6 personnes) ?
Coco Chanel, Salvador Dali, Man Ray, Kiki de Montparnasse, Hedi Slimane. Et il m’en faut un sixième, merde…
Ton meilleur ami par exemple…
J’ai trop de meilleurs amis. Je dirais… Anthony !
Tu vas où après ?
Je ne sais pas encore, je vais suivre le mouvement, et adviendra que pourra !
Propos recueillis par Benjamin Belin
http://25magazine.com/