Pierre Mathieu
Pierre Mathieu est un joyeux luron. Il arpente les clubs branchés du monde entier avec son pote de scène Greg Kozo. Les Make the Girl Dance fait s’enflammer les cœurs des jolies minettes et le corps des boys de la night chevronnés. Rencontre.
Pour les rares personnes qui ne te connaîtraient pas encore, pourrais-tu nous expliquer en quelques mots, qui tu es et ce que tu fais de beau ?
Je suis une personne de plus d’1m71, avec un indice de masse corporelle légèrement au-dessus de la norme mais rien d’alarmant. Les gens dans la rue me crient souvent “oh M6 !” mais je ne suis pas M6. J’ai travaillé pour cette chaîne quand je faisais le Morning (il y a 4 ans pendant 2 ans). J’ai aussi fait des chroniques pour Canal + dans l’émission du midi (il y a 7 ans) et dans la Matinale (il y a 5 ans). Ce qui fait que les gens disent parfois dans la rue “tiens… Canal +” (avec un ton plus doux). En ce moment les gens disent parfois aussi “hey Make The Girl Dance”. Parce que je fais partie de ce duo de musique électronique qui a mis un jour 3 filles toutes nues rue Montorgueil pour imager le clip de leur premier single “Baby Baby Baby”. Une vidéo qui a fait le tour du monde et nous a permis de partir jouer autour du monde devant plein de monde.
Te considères-tu comme un party animal ? A quelle fréquence sors-tu, en moyenne ?
En fait, quand j’étais jeune et frais, j’étais un animal de la nuit en effet. J’adore l’ambiance discothèque plus que celle des bars. Quand je suis arrivé à Paris à 25 ans je sortais un soir sur deux, au Queen souvent, mais je suis campé sur mes positions hétérosexuelles. A Biarritz l’été, c’était du tous les soirs. Puis, en vieillissant, les articulations se font plus friables, alors on espace les sorties. J’ai eu un gros retour de flamme avec les deux années magiques du Paris-Paris. Quand il a fermé, je me suis fermé aussi. Aujourd’hui je sors quand je joue de la musique électronique dans pleins de clubs de jeunes drogués a raison de deux fois par semaine, mais on me paye pour ça.
Quels sont tes spots /tes soirées préférées à Paris ? Pourquoi ?
Il y a ceux qui me répètent depuis 20 ans que “c’était tellement mieux à l’époque du Palace” mais je ne l’ai pas connu. J’ai aimé le Paris-Paris qui était une cave sombre et sale dans laquelle se mêlaient des clochards dandys, des baby rockers et des filles à franges. Tous les soirs il y régnait un peu une ambiance de fin du monde. La bonne alternative reste le bon Baron qui réunit des gens gentils et jolis. Pour la musique, j’aime le Social Club. Mais passé 35 ans il faut se faire discret en boite de nuit car sinon, très vite, les jeunes vous interpellent en vous disant “alors ça a pas été trop dur la canicule de 2003 ?”
Et à l’étranger ?
A l’étranger c’est pas pareil. On peut sortir plus vieux parce que les gens qui se moquent de vous le font dans une langue que vous ne comprenez pas totalement. Dans les années 90 je voulais qu’on disperse mes cendres au Space d’Ibiza où j’ai eu de très beaux moments hors de la réalité. Puis il a été supplanté par le DC10, plus sale. Aujourd’hui j’ai la chance de tourner dans des clubs du monde entier. Je suis dingue du Webster Hall à New-York. J’ai été émerveillé par le club Elune à Busan en Corée du Sud. Sinon le Spermint Rhino à Las Vegas est ce que j’ai vu de plus beau et pourtant, la musique est à chier.
Quels sont les ingrédients d’une soirée réussie selon toi ?
Une table, des amis et du bon vin… Hahahah kikou lol…Non, en vrai il faut un bon pote avec qui tu rigoles bien, plein de gens que tu connais pas et qui t’emmènent dans pleins d’endroits étonnants. Cette soirée doit commencer par un magret de canard et finir par un peu de drogue et un rapport sexuel.
Coupure pub : quelle est ton actu en ce moment ? Quelque chose à vendre ? Une petite annonce rencontre ?
Je suis à la recherche d’une ferme qui élèverait des canards, si possible au Pays Basque, voire les Landes ou le Gers, pour tourner le clip du 3ème single de Make The Girl Dance qui doit sortir début septembre.
Tu es plutôt before/during/after ou les trois à la fois ?
Je suis before et during. Je hais les afters. D’abord parce que je suis souvent pas là. Et puis quand je suis là les gens y sont moches, fatigués et les conversations dégueulasses.
Qu’est-ce qui te plaît dans la nuit ? Et qu’est-ce qui te déplaît ?
C’est un peu con, mais c’est vrai que la nuit les gens mettent un peu un autre costume. Celui où on ne parle plus de PEL et de défi Européen. La nuit est légère. Et puis les gens s’habillent bien, minaudent, sourient. Après, le problème c’est que la nuit c’est chiant de trouver un taxi à Paris.
A quoi tu carbures le soir : cocktails et traiteurs, musique, stars…?
Je ne bois pas. Je mange beaucoup. Je me drogue un peu avec des produits qui ne font pas rire. Je bouge la tête sur la musique. Je discute avec des gens.
Raconte-nous une anecdote de soirée qui t’a marqué
Un jour pour un tournage télé, on a assisté au début d’un concert de Cocoon à Paris, puis on a sauté dans un avion taxi pour aller voir la fin du concert de NTM à Nantes. C’était la fin de la tournée. Dans les loges, il y a eu une bagarre générale entre le team NTM et la sécu du Zénith. NTM a gagné. On est reparti dans la foulée avec Joey Starr qui passait sous les portiques de sécurité de l’aéroport en glissade sur les genoux. Il a ensuite rempli le petit avion d’une épaisse fumée et de pleins d’autres choses interdites. On a arrêté de tourner et on a profité de cette page de l’histoire du rock’n’roll.
Quel est ton morceau dancefloor du moment / de toujours ?
Du moment : “Warp 77” – Bloody Beetroots. Un morceau qui donne envie de se jeter sur les murs. De toujours : “Killing in the name” – Rage against the machine
Une spéciale dédicace pour finir ?
Non merci.
Propos recueillis par Aurélie Siou