C’est un métier d’une grande discrétion. À l’image de ses 13 prédécesseurs, Benoît Verhulle, chef de l’atelier de haute joaillerie de Chaumet, ne prend la lumière véritablement qu’une fois par an, lorsqu’il livre son merveilleux travail. Cette année, l’accent a été mis sur les perspectives. Et s’agissant de l’emblème de la maison, le diadème, la perspective reste sans doute l’un des plus grands enjeux. Car le diadème, on l’oublie parfois, est un bijou qui s’observe à 270 degrés ! Peu importe l’angle sous lequel on l’aborde, il doit sublimer le visage de celle qui le porte. Des lors, appliquer des principes géométriques à d’autres bijoux n’est autre que le ruissellement de l’immense exigence que réclament les diadèmes. Il en ressort une maîtrise des volumes, des courbes et des droites, qui permet non seulement de donner au bijou une forme inédite, mais surtout, qui sublime les pierres. Ici sans doute réside aussi tout l’enjeu des collections de haute joaillerie. Car si le bijou se doit d’être beau, et avouons-le, spectaculaire à quelques égards, il doit surtout servir les pierres fabuleuses qui y sont serties. À l’image de la haute couture dont elle partage le calendrier, la Haute Joaillerie demeure donc ce moment suspendu de l’année où tout l’élan créatif et le savoir-faire d’une maison s’expriment de concert pour former la « géométrie du désir ».