Bella Hadid mène la révolution d’Andreas Kronthaler pour Vivienne Westwood
“The year is 2020, a change is happening”. Alors que les silhouettes d’Andreas Kronthaler pour Vivienne Westwood défilent sous les dorures de la somptueuse Salles des Fêtes de l’Hôtel de Ville, l’espace est empli d’un message. C’est la voix de Susanne Oberbeck (alias No Bra), musicienne électronique basée à New York que le designer a découvert à l’occasion d’un concert à l’Institut d’Art Contemporain de Londres. “The year is 2020, a revolution is happening”. Répété en boucle, le message n’aurait pas pu être plus actuel. Il est symbolique aussi pour Andreas Kronthaler qui présentait là sa neuvième collection pour Vivienne Westwood. “Le numéro 9 symbolise l’amour universel, la loi spirituelle, l’éveillement symbolique et le service à l’humanité”, écrivait-il dans ses show notes. Devant une Vivienne Westwood installée aux premières loges (c’est-à-dire front row), Andreas Kronthaler déploie une réflexion intime (“Pourquoi créer une collection maintenant?”) sur son processus artistique. Comme toujours, ses créations font preuve d’une opulence propre au style Westwood. Les corsets marquent la taille et la poitrine, portés par-dessus des chemises transparentes ou sous les incontournables robes aux hanches voluptueuses. Les bottes de pluie alternent avec les escarpins à strass argentés pour un résultat détonnant. Encore et toujours, Andreas Kronthaler et Vivienne Westwood (qui signe les accessoires) appuient leur engagement pour des pratiques durables. Quelques exemples : le coton est certifié biologique, les boutons sont issus du recyclage et les robes conçues dans le respect du Waste Couture Protocol (l’utilisation tissus dits “abandonnés” par les usines textiles). Au premier rang, Janelle Monaé, Jourdan Dunn, Juergen Teller, Miss Fame et Susanne Oberbeck font l’expérience privilégiée d’une nouvelle collection mêlant l’onirisme aux réalités du monde. “Avec un vêtement puissant, on essaie de repousser, de tuer les mauvais esprits de l’hiver” dit Andreas Kronthaler. Son incarnation en chair et en os semble bien être sa mariée Bella Hadid, justicière du présent qui apparaît en clôture du show, la dague à la ceinture, prête à dégainer.