ARABOFUTURS : exploration des mondes imaginaires à l’Institut du Monde Arabe
L’Institut du Monde Arabe se métamorphose en un portail dimensionnel, accueillant l’exposition ARABOFUTURS, une incursion audacieuse dans les confins de la science-fiction et des nouveaux imaginaires. Sous la houlette des commissaires Elodie Bouffard et Nawel Dehina, 18 artistes du monde arabe et de ses diasporas captivent les visiteurs en questionnant les sociétés contemporaines et en rêvant des mondes à venir. L’odyssée commence par une plongée dans le concept novateur du Gulf futurism introduit par Sophia Al-Maria et Fatima Qadiri en 2012. Ce courant révèle les préoccupations face à l’hyper modernisation galopante du Golfe, symbolisée par un gigantesque mall labyrinthique. D’autres récits naviguent dans des mondes parallèles ou amplifiés, à l’image des installations immersives de Meriem Bennani et Sara Sadik. Leur travail fusionne des références à la culture pop mondialisée et des représentations de l’histoire et de la culture marocaines, tissant ainsi des narrations hybrides. La section des Futurs hybrides ouvre un espace de spéculation et d’exploration des possibles où par exemple Neïla Czermak Ichti expose l’altérité étrange à travers des visages volants et des sorcières. Certains artistes réinterprètent l’esthétique SF techno-scientifique des années 30 pour mieux la subvertir.
Enfin, l’exposition se clôt sur une méditation écologique, explorant des mondes organiques et des visions de résilience post-humaine. Les créations de Berrada et Al Ghamdi évoquent une terre réinventée, où la frontière entre matière vivante et inerte s’estompe dans une symphonie de renouveau. Un parcours à la vision kaléidoscopique de l’avenir, où l’imagination et la réflexion se conjuguent pour façonner des mondes à la fois troublants et inspirants.
Photos : Michaël Huard