Colette Pool Party
C’était l’événement du printemps : après des années de friche, laissée pour morte au coeur du fringuant XVIe arrondissement, la Piscine Molitor renait de ses cendres sous l’impulsion d’un grand groupe hôtelier. Tour à tour haut lieu de l’hédonisme et des mondanités, puis temple de l’underground parisien telle une toile géante dédiée tout entière à l’art urbain, la piscine inaugurée en 1929 se meut aujourd’hui en un complexe cinq étoiles avec hôtel, SPA, restaurant (avec Yannick Alléno à la carte, encore) et deux bassins réhabilités. Les prix rédhibitoires logiquement apposés sur cette petite enclave de paradis pour sportifs fortunés a fait jaser les riverains les plus modestes, mais paraît-il que « c’était ça, ou rien ». A prendre ou à laisser, donc.
Alors avant de devoir s’acquitter des 180 euros journaliers vous donnant accès au temple art déco du bien-être rupin, il était bienvenu de répondre présent à l’invitation de Colette, qui y organisait une pool party retro pour célébrer le jour le plus long (et peut-être aussi la fête de la musique, mais on en doute). L’occasion de prendre un cours d’aqua-gym tonique, de faire quelques longueurs avec ou sans dauphin gonflable, et de siroter deux ou trois piscines (le cocktail champagne/glaçons, pas l’eau du bassin).
En bonus anachronique : la playlist d’après-guerre de Dj Turky, parfaite pour un après-midi barbotant, la bande du Balajo et Marthy & Miss Dee, qui officiaient en costumes d’époque pour une leçon de danse vintage et la mise en plis de ces dames avec rouleaux et laque à gogo (Yazbukey y est passée). Côté hommes, l’expert en gomina et maestro du peigne Micky Barber a plaqué de l’hirsute à tour de bras. Une véritable rockabilisation de hype à graver dans les mémoires.
De l’art et la manière de nous faire oublier les vacances. Divin ! B.B.