Il aura fallu trois soirs pour que Calvi by night ne prenne pleine possession de ses moyens, et ne transforme le Théâtre de Verdure en une gigantesque bacchanale. Hier soir, les festivaliers se sont tapés – appelons un chat un chat – un délire XXL sur le port de Calvi.
Mulatu Astatke a introduit la grand messe dominicale à grands coups de vibraphone et de congas. Le percussionniste éthiopien, au summum de son art et accompagné de musiciens hautement qualifiés, envoie son jazz comme une lettre à la poste. Nouveauté dans la programmation jusqu’alors pauvre dans la susnommée matière, pour ne pas dire néante. Alors quand l’air de Yegella Tezeta se fait entendre, ponctuée des solos envolés de la composition The Heliocentrics, c’est l’exaltation. Une partition sans fausse note qui rappelle que Calvi a aussi son festival de jazz. D’Ethio-jazz, dans ce cas précis.
Dans le carré Diesel placé derrière un mur de planches façon Goa, la foule VIP s’étoffe. L’écurie Ed Banger, moins fournie que les années précédentes, entame sa nuit. Thomas Hollande aussi. Fièvre grandissante et appel à l’annihilation de la bienséance avec les beats en majeur de Kalabrese & the Rumpelorchestra. Certaines filles ont opté pour la dance topless sur podium.
C’est le back to back de Ritton et Mark Ronson qui va signer la dernière bande son de la soirée, et l’accession à l’appellation « n’importe quoi ». Un très grand dj set à quatre mains avec deux maestros des platines, et les sons les plus rigolos de la semaine. Pour tous ceux qui ne voulaient pas danser : c’est raté.