Diner de gala du 38ème festival de Deauville
Les plages de Normandie ont connu plus fastes débarquements américains que la soirée d’ouverture du 38ème festival de Deauville. Si la peoplerie hexagonale n’a pas fait la lippe au premier rendez-vous ciné de la rentrée, côté Hollywood, c’est le zéro pointé. Le « un », en fait, puisque Harvey Keitel « le bagarreur » s’y fit couronner de lauriers roses, lors d’un hommage rendu à son indécente filmographie. Scorsese, Tarantino, & co. Entre temps, on subissait le soliloque anesthésiant du maire de la ville, Philippe Augier, et l’arrivée pittoresque de l’équipe du film « Robot & Frank », composée ce soir-là de son seul producteur. Désolation, projection. Mention Bien pour le premier long métrage de Jake Shreier, dans lequel on retrouvera Liv Taylor, Susan Sarandon, et l’amitié inénarrable entre un robot et un vieillard atteint de la maladie d’Alzheimer.
Cérémonie close, la salle de réception du casino Barrière accueille le grand diner de gala. On y croise le jury, sa présidente Sandrine Bonnaire sifflotant une coupe de Moet dans une robe-fourreau signée Sergio Rossi. La jeune génération glamour aussi, qui composera cette année le Jury Révélation Cartier sous l’égide de Frédéric Beigbeder : Ana Girardot, Félix Moati, Astrid Bergès-Frisbey et Mélanie Bernier. Si certains se délectent du homard, d’autres passent l’entre-plat sur la terrasse de l’étage, clope au bec. On demande à Ariane Massenet comment se passe la Matinale, sous-entendu comment il est humainement possible de se lever si tôt. On trouve qu’elle fume beaucoup.
A la Villa Cartier, où les hautes instances mondaines ont choisi de s’encanailler sans le sou, on préfère notre suite du Royal Barrière dans laquelle costumes et chemises sont pendus pour la nuit. Il est quatre heures, notre confrérie d’irréductibles appelle le room-sevice. Le champagne coulera donc à flots, jusqu’au petit matin, en compagnie des plumes les plus affutées de la sphère mondaine. B.B.
