Sophie Calle monte sur scène à la Galerie Perrotin
Alors que l’excitation de la FIAC se fait déjà sentir à quelques jours de son coup d’envoi, c’est à la galerie Perrotin que débutaient ce week-end les festivités avec les vernissages des expositions présentées par Sophie Calle et Elmgreen & Dragset. Dès l’entrée dans la galerie du 76 rue de Turenne, c’est une imposante installation du duo scandinave (qui investit également la Place Vendôme pour le programme hors-les-murs de la FIAC) qui accueille le visiteur : un paysage urbain qui semble avoir été ravagé par une catastrophe naturelle. Plus loin au rez-de-chaussée, Sophie Calle expose “Parce que”, une nouvelle série de photographies qu’elle dissimule derrière des voiles expliquant la raison d’être de ces clichés – et forçant ainsi le visiteur à lire avant de voir (et surtout avant d’Insta-photographier). Alors qu’à l’étage Elmgreen & Dragset exposent leurs emblématiques piscines et plongeoirs inversés, ainsi qu’un bar circulaire impossible d’accès dans la lignée de leurs “Powerless Structures”, c’est bien en traversant les sous-sol de la galerie pour arriver du côté de l’Impasse Saint-Claude qu’on pouvait se retrouver au cœur de la fête. Là, Sophie Calle présente “Souris Calle”, partie de l’exposition consacrée à son chat disparu, et pour laquelle l’artiste a demandé à quarante artistes de composer une chanson, réunies sur un 33 tours exposé sur les murs de la galerie. Parmi ceux qui se sont prêtés au jeu : Pharrell Williams, Benjamin Biolay, Juliette Armanet, Bono, Brigitte ou Lou Doillon et bien d’autres. Un disque que les invités, (citons Laurent Grasso, Samuel Boutruche, Jean Nouvel, Jérôme Sans ou Xavier Veilhan) pouvaient écouter dans des alcôves mises à disposition. On pouvait y voir certains danser, penser, s’émouvoir. Aux alentours de 21h arrivait le moment tant attendu : c’est Sophie Calle qui monte sur scène, après quelques mots émus d’Emmanuel Perrotin, pour entonner sa chanson (numéro 40 du disque) composée avec son ami Albin de la Simone, “Les sensations manquantes”. La musique investit alors la galerie Perrotin qui se transforme en lieu de célébration. De quoi bien commencer la semaine bien remplie qui s’annonce.