Nichée derrière un portail en fer forgé, non loin de la place de la République, la galerie Mannerheim inaugurait, en ce premier jour de juillet, son exposition consacrée à Jean-Charles de Castelbajac. À la croisée des chemins entre l’art et la mode – une frontière de laquelle il se joue si bien – « 40 passages » s’explore comme une collection onirique tirée des souvenirs et fantasmes du créateur. Le « passage », dans le langage du défilé de mode, correspond à une tenue, aux mannequins qui défilent les unes après les autres. Ici, le défilé a lieu non pas sur le podium, mais sur les murs de la galerie, immortalisé sur papier, et c’est le spectateur qui fait son chemin à travers les créations. Au cours de la soirée où l’on pouvait croiser Orlan ou les photographes Mathieu César et Linda Bujoli, on se passait même le mot : sur la demande de l’intéressé(e), le créateur donnera vie au croquis pour faire naître la tenue en modèle unique. Preuve à l’appui, la robe langue (passage n°9) était sortie du cadre et portée avec poésie par Pauline de Drouas, alors que d’autres muses étaient immortalisées sur papier, comme une Betony Vernon en « black nurse » (n°40). Avec humour, Jean-Charles de Castelbajac exposait aussi ses « 40 instants-grams », des dessins et collages petit format, que, tout comme les passages, l’on pouvait s’offrir dès le soir-même… À découvrir tout le mois de juillet.