Le Musée d’Art Moderne propose une étonnante programmation cet automne
C’est à un étonnant triple projet que le Musée d’Art Moderne de Paris convie le public cet automne. De la pureté de l’enfance à la cruauté de l’atome, le Musée interroge notre époque sous trois prismes, au travers d’un lancement de projet participatif et de deux expositions.
Tout d’abord, à partir d’octobre 2024, ce sont des milliers d’enfants qui contribueront au lancement d’une oeuvre participative intitulée Reanimation Paintings: A Thousand Voices, conçue par l’artiste britannique Oliver Beer. Ce dernier a ainsi choisi quatre œuvres des collections du MAM (oeuvres de Victor Brauner, Nina Childress, Sonia Delaunay, Georges Rouault) qui seront, à l’issue du projet, réinterprétées en quatre films réalisés par l’artiste. Chaque enfant est invité à reproduire et à s’approprier l’une des quatre œuvres du musée, par le dessin. Les dessins issus des ateliers seront ensuite assemblés puis imprimés sur pellicule, à 12 images par seconde, pour créer quatre films d’animation. De même, les sons enregistrés par les enfants constitueront la matière principale d’une nouvelle composition immersive qui accompagnera les films. Le projet se déroule en deux phases : le chapitre 1 consiste en des ateliers de collecte dessins et sons, du 4 octobre 2024 au 12 janvier 2025, et le chapitre 2 est l’exposition des films produits par Oliver Beer, du 11 avril au 13 juillet 2025.
Ensuite, pour la première rétrospective en France consacrée au sculpteur suisse Hans Josephsohn (1920-2012), le Musée d’Art Moderne de Paris confie le commissariat artistique à Albert Oehlen qui propose une exploration centrée sur la matérialité de l’œuvre, libre de toute narration. En interrogeant le processus créatif de l’artiste – le dialogue avec la matière, l’expérience du geste, le détail et l’inlassable recherche – en résonance avec ses propres investigations, Albert Oehlen livre une expérience artistique et vivante de sa sculpture.
Enfin, le Musée propose de revisiter l’histoire de la modernité au XXème siècle à travers l’imaginaire de l’atome. L’exposition invite le public à une exploration des représentations artistiques suscitées par la découverte scientifique de l’atome et de ses applications, en particulier la bombe nucléaire, dont les conséquences dévastatrices ont changé le destin de l’humanité. En réunissant près de 250 œuvres (peintures, dessins, photographies, vidéos et installations), ainsi qu’une documentation souvent inédite, l’exposition montre, pour la première fois dans une institution française, les positions très différentes prises par les artistes face aux avancées scientifiques et aux controverses qu’elles suscitent. Traitant d’un sujet plus que jamais d’actualité, elle s’inscrit dans la volonté du musée de faire écho, dans sa programmation, aux préoccupations culturelles et sociétales contemporaines.
Lors de cette inauguration, nous avons notamment croisé Marie Darrieussecq, Dana Schutz, Nina Childress, Alain Séchas.
Photos : Michael Huard