Maria Luisa: son prénom demeure la signature incontestable d’un oeil aussi cultivé qu’exigeant. Disparue en avril 2015, la légendaire acheteuse et « Fashion Editor » du Printemps était devenue autant une référence pour toute une génération de la mode parisienne et internationale qu’une amie, un soutien indéfectible de la création au sens large. La première à découvrir les talents, elle savait aussi cerner les transformations du milieu: en rejoignant le Printemps en 2009 et y installe un espace où sa vision de la création vient à la rencontre d’une clientèle qu’elle sent prête à prendre des risques stylistiques, avide de découvertes.
A la fin des années 80, quand elle ouvre son premier multi-marque rue Cambon, la mode est encore un territoire à conquérir où les frontières entre création et commercialisation sont poreuses. La première, elle prend le risque des jeunes talents, contribuant à l’émergence de créateurs tels que Rick Owens ou Haider Ackermann, dénichant les jeunes talents d’alors Martin Margiela ou encore Alexander McQueen, propose à sa clientèle cosmopolite la mode de Manish Arora ou les souliers de Manolo Blahnik. Son profil altier devient un sceau d’approbation au premier rang des défilés.
Le 6 octobre, jour de clôture de cette Fashion Week parisienne dont elle était l’un des arbitres les plus respectés, s’est ouvert une exposition qui rend hommage à cette visionnaire qui éditorialisait autant qu’elle achetait. A l’occasion du cocktail d’inauguration, les invités ont pu ainsi découvrir à la boutique Maria Luisa du Printemps Haussmann la mise en scène des créations de Christopher Kane, Elvis Pompilio, Haider Ackermann, Jean Paul Gaultier, John Galliano (pour Maison Margiela), Junya Watanabe, Manish Arora, Manolo Blahnik, Martin Margiela (collection privée Maria Luisa), Martine Sitbon (pour Rue du Mail), Nicolas Ghesquière, Pierre Hardy, Rick Owens et des Maisons Alexander McQueen et Vetements. Les quinze créateurs invités ont donc présenté en exclusivité une silhouette ou un accessoire que l’acheteuse a porté, aurait pu porter ou qu’ils auraient aimé qu’elle porte. Une façon de perpétuer le dialogue par cette figure singulière et toujours présente.
Exposition « Maria Luisa, une Histoire de Mode. » du 22 septembre au 22 octobre 2016 – PRINTEMPS MODE, ETAGE 2, PRINTEMPS HAUSSMANN