Le puissant souffle de Nicolas Ghesquière chez Louis Vuitton au musée d’Orsay
En avançant d’un jour son traditionnel défilé du mardi de la fashion week pour cause de grève (on est en France), Nicolas Ghesquiere s’attirait habilement tous les feux de l’actualité vers lui. De la France, il tire aussi le meilleur du style. Tailleurs aux détails tricolores, plissés, bouffants, ou échancrés, mais toujours convaincants. Au musée d’Orsay, dans une scénographie de l’artiste plasticien Philippe Parreno, la musique très cinématographique du compositeur Nicolas Becker prolongeait la sensation de participer à une gigantesque œuvre de fiction dont l’actrice Zendaya serait l’ultime héroïne, sexy à se damner dans son ensemble zébré. De riches imprimés, des masques lumineux sur les yeux, des épaules rondes, les influences se parlent et se répondent. Un foisonnement perclus de grâce où les découpes tuent et les détails sauvent. Tout au long de ce parcours émaillé de cohérence, la puissance créative de Ghesquière ne montre aucun signe d’essoufflement. Au contraire.
Photo: Jean Picon