Le Vernissage Art Basel 2016
Dernière étape majeure de l’année art, la foire contemporaine Art Basel a posé ses valises sous le soleil de Miami pour une quinzième édition mémorable et transformée cette métropole de Floride en centre d’art à ciel. Cette édition est un record : plus de 25 foires satellites, et de nouvelles adresses comme le fraîchement inauguré Faena Forum, par l’homme d’affaire et promoteur hôtelier argentin Alan Faena et en présence de Madonna.
Que ce soit le stand de la galerie suisse Gmurzynska, imaginé par Claude Picasso (fils de…) pour accompagner une extraordinaire rétrospective de l’avant-garde russe, la station radio pop-up proposée par Dao-Yi Chow et Maxwell Osborne de Public School (et bientôt ex-DA de DKNY), la performance du rappeur Kendrick Lamar (une collaboration avec l’artiste visuel Shantell Martin pour American Express sur le thème « Music meets Art ») ou encore la destruction accidentelle et apparemment spontanée d’un Balloon Dog miniature de Jeff Koons (dont on pouvait également retrouver les monumentales Ballerina et Pluto & Proserpina dans les jardins de l’Oceana Bal Harbour’s Residences, cette édition offre plus que jamais des niveaux de lectures très diversifiées qui attestent d’un intérêt à l’échelle globale.
15 ans donc, l’âge de la maturité pour la foire d’origine suisse avec une riche actualité mais aussi un certain rebond du marché de l’art. Si c’est un investissement qui se pense à long terme, il n’en est pas moins un reflet insistant et immédiat du monde actuel et une année électorale comme 2016 n’est pas anodine, tant pour les productions que pour leur commerce. Pour preuve, la recrudescence d’oeuvres traitant de la campagne et du président-élu Donald Trump, dont les « bons mots », si l’on peut dire, n’ont cessé d’émailler les réseaux et les débats. Et que dire de la performance du duo Jen Catron et Paul Outlaw, nageant dans un bol géant pour une critique de cet écosystème d’événements non-affiliés qui s’est installé autour de la foire principale.
En ce jeudi soir, le vernissage avait des allures de chassé-croisé des vacances à mesure que les collections comme Charlotte Gainsbourg, Dasha Zukhova ou encore Jean Pigozzi laissaient la place à un autre public. Les dés étaient donc déjà jetés pour les ventes et une fois passé la fébrilité d’une journée VIP (celle où collectionneurs, institutions publiques et privées se pressent pour repérer leurs acquisitions), il ne reste en effet que le plaisir de profiter pour quelques jours encore des quelques 2,5 milliards de dollars d’oeuvres offertes aux regards par les 269 galeries regroupées au Miami Beach Convention Center.