L’île mystérieuse Ferdinandea de Clément Cogitore présentée au Mucem
C’est un phénomène longtemps inexpliqué qui a donné lieu à cette spectaculaire exposition. En 1831, l’éruption d’un volcan sous-marin entre la Tunisie et la Sicile fit naître une île éphémère. Ce nouveau territoire, vu par certains comme un signe mystique et par d’autres comme un atout stratégique, suscita immédiatement la convoitise de la Grande-Bretagne, de la France et du Royaume des Deux-Siciles, en pleine course coloniale. La compétition fut brève : l’île, nommée Ferdinandea (Sicile), Julia (France), Graham (Angleterre) ou Nerita (habitants locaux), disparut sous l’eau six mois plus tard.
Aujourd’hui, le rocher basaltique repose à six mètres sous la surface, surveillé pour sa résurgence potentielle. L’artiste Clément Cogitore explore cette île dans une œuvre spéculative, mêlant documentaire et fiction, archives et relevés scientifiques. Son exposition, intitulée «Ferdinandea, l’île éphémère», utilise cette utopie/dystopie submergée comme point de départ pour réfléchir aux rapports au monde et aux futurs possibles. Avec une quarantaine d’œuvres et de documents d’archives, on compte sept œuvres de Cogitore récemment acquises par le Mucem et inédites en France.
Lors de ce vernissage, nous avons notamment croisé l’artiste Clément Cogitore, aux côtés des commissaires Kathryn Weir et Hélia Paukner, mais aussi Benjamin Saint-Maxent, Chantal Crousel…
Photos : Michael Huard

