Randa Mirza, lauréate du Prix Camera Clara 2025
Fondé en 2012 par Joséphine de Bodinat-Moreno et soutenu par la fondation Grésigny, le Prix Camera Clara a cette année été décerné à Randa Mirza pour son œuvre photographique inédite, Atlal (Ruines). Ce Prix récompense un artiste contemporain utilisant la chambre photographique, et s’accompagne d’une dotation de 8 000 euros ainsi que d’un soutien pour la production d’une exposition. Le jury de cette édition était présidé par Dominique de Font-Réaulx, conservatrice du Musée du Louvre et comptait parmi ses membres notamment Guillaume Piens, par ailleurs commissaire général d’Art Paris.
Née au Liban en 1978, Randa Mirza partage sa vie et son travail entre Marseille et Beyrouth. Artiste plasticienne reconnue, elle explore la photographie, la vidéo, l’installation et la performance. Son travail, récompensé notamment par le PhotoFolio review aux Rencontres d’Arles en 2023, se concentre sur les constructions symboliques et sociopolitiques des images, ainsi que sur les séquelles de la guerre civile libanaise.
La série Atlal (Ruines) a été réalisée entre août et décembre 2024 dans le Sud-Liban, documentant à la chambre photographique les villages bombardés par l’armée israélienne. Randa Mirza s’inspire du titre Atlal, qui, dans les poèmes arabes préislamiques, désigne les vestiges et les décombres comme des piliers poétiques fondamentaux. L’artiste observe que les maisons détruites ne sont plus perçues comme des ruines chargées de sens, mais comme de simples matériaux. En utilisant une chambre grand format, l’acte photographique se veut un rituel de réparation et de résistance, visant à restituer une présence aux décombres et à rétablir une continuité historique face à la violence du conflit.
Le public pourra découvrir la série Atlal lors de son exposition à la Bibliothèque nationale de France (site François Mitterrand), du 16 décembre 2025 au 29 mars 2026. Lors du vernissage, nous avons notamment croisé Joséphine de Bodinat Moreno, Gilles Pecout, Marc Donnadieu et bien d’autres.
Photos : Jean Picon

