Soirée de cloture des défilés haute couture
En quittant la présidence de la Fédération française de la couture, Didier Grumbach fait de la mode une demie orpheline. En seize années passées à oeuvrer pour le développement du marché de la haute-couture et du prêt-à-porter hexagonal, le grand homme endimanché peut se targuer d’avoir fait rayonner Paris, son savoir-faire et ses artisans à travers le monde, en renforçant sa place de capitale incontestée (et internationale) de la sape de luxe, convaincant au passage toujours plus de maisons de rejoindre, le temps des shows, la ville lumière. Autre fait d’armes : l’essor toujours plus remarquable des jeunes espoirs du secteur, à travers la valorisation des écoles françaises (de l’IFM à l’Ecole de la chambre syndical de la couture) mais aussi la prise de poids des associations à l’origine des Prix ‘de soutien’ à la création, comme l’Andam ou le Festival de Hyères. Dans la genèse de chacune d’elles, M Grumbach y fait figure honorifique. Qu’il s’en défende ou non, aux yeux de tous, LE Grumbach résonne tel un demi-dieu.
Alors hier soir, à demi-mots, les hautes instances de la mode parisienne ont rendu hommage à cette figure vénérée, qui à 77 ans tire sa révérence pour laisser place à Ralph Toledano, homme d’industrie aux ambitions franches et assumées, accessoirement Président de la branche mode du géant du luxe catalan PUIG. Une grand messe comme la Fédé n’en fait jamais, dans les salons dorés de l’Hôtel Salomon de Rothshild et ses jardins. Pas étonnant, dans ce contexte, que tous aient répondu présents à l’invitation de cette soirée clôturant les shows de la saison. Peut-être était-ce aussi un peu à cause du buffet, carrément dionysiaque, ou simplement pour le plaisir d’une ultime noce mondaine, enhardis par toute la satisfaction du devoir accompli. Merci, Monsieur Grumbach ! B.B.