À Paris, Thom Browne présente l’Arche de Noé d’une nouvelle génération
Une girafe, un éléphant et un hippopotame dans une forêt enneigée ? Non, vous n’avez pas fait un bond en 2050 (date probable à laquelle le dérèglement climatique aura eu raison de notre planète), mais bien dans l’imaginaire quoique prémonitoire de Thom Browne. Dans son “winter wonderland”, qui a envahi le Palais des Études de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts ce dimanche, le designer américain présente une véritable Arche de Noé pour l’automne-hiver 2020-21: les silhouettes défilent en couple complémentaires. L’homme et la femme se rencontrent pour la première fois sur le podium de Thom Browne et arborent des tenues en tous points identiques. Le designer coiffe ses mannequins de masques, ce qui rend leur l’identification difficile – mais quelle importance ? Voilà enfin l’affirmation qu’il est temps sortir la mode d’une binarité de genre réductrice. Une Arche de Noé 2020, donc, qui incarne encore une fois le génie créatif (et l’humour) de Thom Browne : le costume pied-de-poule, le sac-à-main chien décliné en une faune entière, la précision des coupes, tout y est. Désormais habituées au premier rang du plus Américain des designers de la Fashion Week à Paris, Maisie Williams et Janelle Monaé retrouvaient cette saison l’artiste Chloé Wise et Jeremy O. Harris, l’acteur Pelayo Diaz, Michèle Lamy. Le tout sous le regard approbateur d’Anna Wintour.
