Venise applaudit Gus Van Sant pour « Dead Man’s Wire » : un tapis rouge entre style et tension
Absent du Festival du film de Venise depuis plus de trente ans, Gus Van Sant fait son grand retour avec « Dead Man’s Wire », entouré d’un casting incroyable. La dernière fois que le réalisateur de Louisville avait mis les pieds au Festival, c’était en 1991, avec « My Own Private Idaho », qui avait valu au jeune et extraordinaire River Phoenix la Coupe Volpi. Deux ans plus tard était sorti « Even Cowgirls Get the Blues » (1993), un film injustement éclipsé qui mériterait une relecture attentive.
Impossible cependant de faire de l’ombre au tapis rouge d’hier soir. Récompensé par le prix Campari Passion for Film, Van Sant a défilé en tête, suivi de près par les acteurs : la Californienne Myha’la Herrold, élégante dans son look inspirée des années 70, aux côtés de Cary Elwes, Dacre Montgomery et Colman Domingo, deux fois nominé aux Oscars pour le meilleur acteur pour « Bayard Rustin » (2023) et « Sing Sing » (2023).
« Dead Man’s Wire » (qui met également en scène le légendaire Al Pacino) raconte l’histoire vraie de Tony Kiritsis qui, en 1977, prit en otage Richard Hall, un employé de banque qu’il soupçonnait de l’avoir escroqué dans le cadre d’un contrat hypothécaire, en lui attachant autour du cou un câble relié à la gâchette d’un fusil. Un thriller humain, intense et grotesque, porté à l’écran par la sensibilité singulière de Van Sant. Fort de quarante ans de carrière, le réalisateur parvient à traduire cette histoire incroyable en une véritable œuvre d’art visuelle, mêlant ironie, style et cette élégance américaine incomparable qui fait toujours mouche à Venise.
Texte : Germano D’Acquisto
Photos : Ludovica Arcero

