Vernissage des expositions ‘Le bord des Mondes’, ‘Takis’ et ‘Bouchra Khalili’
Peut-on faire des oeuvres qui ne soient pas « d’art » ? C’est en tentant de répondre à cette question – quelques décennies après Duchamp – que le Palais de Tokyo explore les mondes interstitiels de la création et de l’invention, sur une proposition de Rebecca Lamarche-Vadel.
L’exposition ‘Le Bord des Mondes’ invite à un voyage ludique et visuel au confins de la création, en révélant les recherches et inventions de visionnaires au-delà du territoire traditionnel de l’art. Des créatures de plage géantes (et mouvantes) de Theo Jansen aux humanoïdes plus vrais que nature et un peu flippants de Hiroshi Ishigori, en passant par les sculptures capillaires du trublion Charlie le Mindu ou la mode high-techo-cérébrale d’Iris van Herpen, l’exposition invite à emprunter des sentiers interdits et à chevaucher la faille qui habituellement sépare la création artistique et l’invention créative.
En parallèle de cette grande arche de mediums et de couleurs, le Palais de Tokyo rend un hommage vibrant (et c’est le cas de le dire), au niveau 2, au sculpteur Takis à travers l’exposition ‘Champs magnétiques’ commissariée par Alfred Pacquement. Celui qui fut le premier à ‘envoyer un homme dans l’espace’, six mois avant Youri Gagarine, et qui réalisa en 88 un monumental bassin de signaux lumineux sur l’esplanade de la Défense, s’affiche en forces magnétique et électrique.
Dernier rendez-vous, enfin : l’exposition « Foreign office’ de Bouchra Khalili, lauréate du Prix SAM pour l’art contemporain 2013, composée d’un film, de photographies et de documents revenant sur la décennie 1962 – 1972, lorsqu’Alger devint la « capitale des révolutionnaires ».
Un programme dense et exaltant à découvrir avant le 17 mai prochain.