Vernissage Miss Dior
« Miss Dior est née de ces soirs de Provence traversés de lucioles où le jasmin vert sert de contre-chant à la mélodie de la nuit et de la terre ». Ces mots utilisés par Christian Dior pour définir le mythique parfum de la Maison entourent son histoire de mystère. Créée par le couturier en même temps que le new look pour « voir surgir une à une toutes les robes du flacon et habiller les femmes d’un sillage de désir », la fragrance est aujourd’hui célébrée dans le prestigieux cadre du Grand Palais, avec une exposition sobrement baptisée « Miss Dior ».
Grâce à elle, Christian Dior – qui fut galeriste avant d’être couturier – retrouve ses complices, de Christian Bérard à Jean Cocteau, alors que l’esprit de la maison se prolonge autour de quinze oeuvres signées par quinze femmes artistes. Installations, sculptures, vidéos, et photographies viennent sublimer un jardin imaginaire, le jardin de roses cher au couturier. Quand Polly Apfelbaum réinterprète le motif pied-de-poule avec un immense tissage arc-en-ciel, Joana Vasconcelos donne sa vision du fameux noeud avec une oeuvre de 3 mètres ornée de 2000 flacons. Lara Baladi, quant à elle, crée une pièce multimédia onirique et réjouissante intitulée « Don’t Touch Me Tomatoes & Chachacha ».
Dans la galerie, les oeuvres trônent fièrement en suivant les courbes de l’aile ouest du Palais. Ca et là, les robes brodées de Raf Simons font écho aux iconiques de Christian Dior, comme pour tisser le lien entre les époques grâce à des codes qui se meuvent sans jamais disparaître. Mais pour voir l’ultime pièce, la plus fabuleuse et délicate gemme de la maison Dior sans laquelle l’histoire de Miss Dior serait plus terne, il fallait être au vernissage, sur une invitation de Bernard Arnault, car était présente l’égérie de la senteur au flacon noué, Natalie Portman. Entre autres trésors et amis de l’industriel, tout y était d’un chic impeccable, beau, et bon. On n’en attendait pas moins du plus fier porte-étendard du luxe à la Française. Mais quand même.
« Miss Dior », au Grand Palais jusqu’au 25 novembre.