Albane Cléret
Son Club renferme les plus beaux secrets des nuits cannoises. Tous y sont passés, et s’y pressent encore et toujours. Figure incontournable du monde du cinéma, Albane Cléret nous explique sa recette. Rencontre avec une hyperactive épanouie.
Nous sommes dans le hall du Marriott sur le toit duquel vous élisez domicile pour la première fois, cette année. Combien d’années de festival avez-vous à votre compteur ?
Neuf ! Et c’est la première année ici au JW Marriott, qui est un hôtel. J’ai décidé de monter mon club privé sur le toit : un roof-top à l’américaine.
Après une semaine de festival, quelles sont vos impressions?
Je suis très contente, surtout au niveau de mes invités. Après, il y a quelques petites modifications techniques à apporter pour la prochaine fois car je suis une éternelle insatisfaite. Mais dans l’ensemble, je suis ravie.
C’est un club éphémère, qui ouvre seulement pour les 11 jours du festival. Comparé à sa durée de vie, c’est un énorme travail en amont ?
On commence en janvier. A partir du mois de novembre, on commence à contacter ou être contacté par d’éventuels partenaires, qui sponsorisent le lieu. Cette structure faite sur mesure représente environ 600 000 euros d’investissement, pour seulement 10 jours. C’est beaucoup d’argent. Donc six mois de travail intense pour 11 jours de soirées intenses.
Comment sélectionnez-vous vos sponsors, justement, compte tenu du prestige de votre établissement ?
Je souhaitais des partenaires ultra élégants, très chics, qui correspondent à l’endroit, et les personnalités qui y entrent. C’est aussi important pour moi de ne pas en avoir trop, de rester discret, et ne surtout pas brander tout le club. J’ai la chance d’avoir une marque qui est aussi partenaire officiel du festival. J’ai également une grande marque d’horlogerie masculine, et enfin Moët pour le champagne, et Belvedere pour la vodka.On connaît la recette de votre succès, à commencer par un réseau hors du commun et l’interdiction de prendre des photos dans le club. Un autre petit ingrédient miracle à nous dévoiler ?
La touche féminine ! Il y a aussi des petites choses faites sur mesure, comme une flotte de voitures, un cocktail maison,…. Tous ces petits détails font que les invités se sentent dans un endroit unique et privilégié.
Qu’est ce que ça fait d’être quasiment plus star que les stars que vous accueillez ?
Mais je ne suis surtout pas la star, je fais en sorte que mes invités, les gens du théâtre, de la télévision, les acteurs, les producteurs, se sentent bien. Mais aussi le monde de la mode qui fait un pont entre les marques de Haute Couture et le cinéma. Mais moi, j’essaie de rester à ma place.
Comment arrivez-vous à tenir pendant tout le festival ?
Je n’ai plus de voix, plus d’orteils, je suis épuisée (rires). On arrive à tenir tant bien que mal. De toute façon, après six mois de travail en amont, on n’a pas le choix, il faut aller jusqu’au bout. L’énergie des gens nous porte aussi : quand la soirée monte, que les gens se retrouvent, passent de bons moments, nous remercient… Tout ça donne de l’énergie. Et puis la journée on repart sur la plage Orange, que je gère aussi. C’est plus posé, on rencontre les producteurs, on accueille des press junkets …. C’est aussi une jolie énergie qui se dégage. Mais, je mets quand même un mois à m’en remettre !
A Paris, avez-vous l’intention de pérenniser le A Club ?
C’est une très bonne question ! Pour l’instant, je n’en sais rien. En fait ce club, qui ouvre tous les premier jeudis du mois, est une continuité de celui de Cannes. Même principe, mêmes personnes. C’est un lieu de réseau imposé, un peu comme une loge maçonnique ! J’ai fait l’essai pendant un an, et je vais encore me laisser un été de réflexion. Mais je pense que oui.
Un film de la sélection que vous avez envie de voir ?
J’aimerais tous les voir : La conquête, le Sorentino, Polisse… Malheureusement ça attendra Paris, car je n’ai pas le temps ici.
Beaucoup de grands noms ont foulé les planches de votre Club, c’est bien connu. Qui rêveriez-vous d’accueillir ?
C’est une vraie émotion quand certains grands noms viennent au Club. Monsieur Peter Lindberg est venu, Harvey Weinstein qui pour moi est un des producteur les plus importants au monde. En acteur, j’aimerais bien que Jude Law vienne, mais je n’y crois pas trop.
Une marque/tenue fétiche pour recevoir vos invités ?
Non, j’aime trop la mode pour me cantonner à une seule marque! La petite robe noire est incontournable : Chanel. Toute ma garde-robe est noire. Je m’amuse avec les chaussures après.
Pour finir, en deux mots, résumez nous ce festival 2011.
Très glamour, avec une sélection de Thierry Frémaux superbe. Côté Club, mes invités ont bien joué le jeu au niveau de la tenue vestimentaire, que je souhaitais élégante. Je suis aussi très contente que la profession me soutienne cette année. C’était un défi de changer d’endroit, et les gens m’ont suivie, c’est très gratifiant.
Propos receuillis par Benjamin Belin