Jour/né
Des vêtements « nés pour le jour »
On essaie de travailler nos collections autour des jours de la semaine, on se fait des petits scénarios…
Jeunes, entreprenants, visionnaires… Lea, Lou et Jerry, fondateurs de Jour/né et finalistes du dernier prix de l’Andam, représentent une mode actuelle, esthétique et pratique. Mais surtout, de leur propre aveu, ils ne se prennent pas au sérieux. On a voulu le vérifier, entre deux confidences sur l’ADN de leur marque. Rencontre.
Racontez-nous vos parcours respectifs en quelques dates…
Lea : J’ai fait l’ESSEC et la Chair LVMH. Après ça j’étais assistante chef de produit chez Givenchy et Business Analyst chez Chanel. Après ça, Jour/né.
Lou : Je suis diplômée stylisme et modélisme du Studio Berçot. Ça fait trois ans et demi que je suis styliste maroquinerie chez Marc Jacobs.
Jerry : J’ai fait Mod’Art et j’ai toujours été dans le développement commercial de différentes marques dont Nike, A.P.C ou dernièrement Valentino. Après on s’est retrouvés tous les trois, le timing était parfait. On avait la volonté commune de créer notre propre histoire. C’est comme ça que Jour/né est né petit à petit. C’est Lea qui nous a connectés. Ce qui est bien dans notre trio, c’est qu’on a vraiment trois profils complémentaires et différents!
Comment définiriez-vous l’ADN de Jour/né ?
Lea : L’ADN de Jour/né, c’est des vêtements esthétiques et pratiques. Ces deux termes sont très importants pour nous. On travaille autour d’une histoire avant de commencer la collection, on fait des recherches iconographiques, etc., mais on aime aussi rajouter des détails pratiques à l’intérieur des vêtements, comme une fermeture aimantée pour aller plus vite, un essuie-lunettes à l’intérieur du manteau, un système qui tient les écouteurs…
Lou : À l’origine, ce sont des astuces qui reviennent souvent dans le prêt-à-porter masculin.
Jerry : On fait des vêtements nés pour le jour!
Lou : On essaie de travailler nos collections autour des jours de la semaine, on se fait des petits scénarios… On a d’ailleurs collaboré avec différents artistes comme Marwan Pallas pour la première collection, qui avait fait toute notre campagne avec sa vision de la semaine.
Vous semblez avoir l’oeil pour déceler les futures filles en vue. Comment choisissez-vous vos égéries ?
Lou : On avoue, on regarde beaucoup Instagram!
Lea : On reçoit aussi beaucoup de demandes de filles qui veulent poser. Elles nous aident, elles veulent collaborer avec nous. C’est des rencontres. On est de la même génération, on a envie de s’aider les uns les autres.
Quel regard portez-vous sur l’influence qu’ont pu avoir les réseaux sociaux (comme Instagram) sur les marques émergentes comme la vôtre ?
Jerry : L’avantage d’Instagram, c’est que ça permet de créer un lien intime avec les personnes qui nous suivent. Il y a un échange direct, facile. Pour nous, c’est super. C’est pour ça qu’on a fait le choix de lancer notre marque uniquement sur Instagram au début, pour fédérer une petite communauté.
Surveillez-vous votre e-réputation ?
Lou : Of course ! J’ai toujours été geek, même à l’époque de Myspace… J’ai toujours adoré ça. Je me suis même fait des amis sur Internet !
Jerry : C’est important de se créer une «e-identité».
Votre style est ultra parisien et très identifié. Quel est votre attachement à la ville ?
Lea : On est tous les trois Parisiens, donc on peut dire ce qu’on veut mais on est influencés, même sans le faire exprès. Après, on n’aime pas se cantonner à une époque ou à un lieu. On fait ce qu’on a envie de porter chaque saison, on ne se met aucune barrière. Mais c’est sûr que Paris a une énorme influence.
Jerry : Il s’y passe énormément de choses, on est chanceux de faire de la mode à Paris.
Quelles ont été les collaborations qui vous ont aidés à vous lancer ?
Lea : On a travaillé avec Colette et le Bon Marché dès le début. Personne ne nous a connecté avec eux, on est passés par le chemin normal, en présentant nos collections.
Jerry : Après ça, le Bon Marché nous a proposé un Pop Up Store à faire dans un temps record, et on a essayé d’en faire un espace qui nous ressemble vraiment.
Quelques mots sur votre collaboration avec le Mamo à Marseille et Ora Ito ?
Jerry : On connaît Emily Marant depuis pas mal de temps. Ils sont venus au showroom quand on a lancé notre première collection. Ora Ito s’est tout de suite projeté dans le Mamo en voyant nos tissus éponges, car c’était un ancien gymnase. Il a vu cette semaine de la Marseillaise qui évolue à la Cité Radieuse… C’est comme ça que tout est né, pour retranscrire cet esprit très méditerranéen.
Lou : Ora Ito voit vraiment l’utilité dans les objets en tant que designer. Il s’est retrouvé dans notre idée de vêtements «utiles».
Vous avez été finalistes au prix de l’Andam, c’est plutôt un très bon début…
Lea : C’était incroyable de présenter notre projet à Pierre Bergé, Caroline de Maigret, Bruno Pavlovsky… On a perdu à quelques places, mais c’était très enrichissant.
Lou : On respecte beaucoup ce que fait Stephane Ashpool chez Pigalle. Il y a vraiment une énergie positive, qui nous inspire.
Lea : Il a fait un très beau discours quand il a gagné l’Andam.
Quelle est votre devise ?
Jerry : On est sérieux sans se prendre au sérieux !
Propos receuillis par Sabina Socol.www.jour-ne.fr