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09.09.2014 #lifestyle

Guillaume Le Donche

L’isolé : nouvel hotspot

J’ai dit à mon père : « tout ce que je vais faire là, c’est pour ouvrir mon lieu dans sept ans »

Ouverture imminente ! Le 16 septembre, Pigalle et ses nuits endiablées vont accueillir ‘L’isolé’, le nouveau projet technicolor de Guillaume le Donche et sa bande d’irréductibles. Design tranché, cocktails de choix, hip-hop et Kaïraoké à discrétion, l’ancien bar à hôtesses s’annonce comme LE hotspot de la rentrée. Rencontre avec un fondateur hyperactif, qui se définit volontiers comme un pur produit de la génération MTV.

Ton parcours ?

C’est assez simple, j’ai arrêté les études après 2 ans de post-bac. J’ai dit à mon père : « tout ce que je vais faire là, c’est pour ouvrir mon lieu dans sept ans ». J’ai commencé à La Clique en tant qu’assistant de Lars Krueger. A l’époque, on avait la DA du Showcase. Ensuite, j’ai été l’assistant de Jean Nippon au Régine pendant 1 an. C’est là que j’ai rencontré celui qui allait être mon futur associé, Tarik Briziz. A force de programmer les Warm-up et de rencontrer des kid talentueux, on a lancé notre label en octobre 2009, Young Gunz. Un projet 100% digital, ce qui n’était pas courant à l époque. L’idée, c’était surtout une agence de booking et de management plus qu’éditeur et producteur. A un certain stade, il était légitime de passer la main, les « kids » passaient chez Savoir Faire. On considérait qu’on faisait plus du développement. Puis j’ai intégré le WAD avec Alex Sossah et Julot Bandit, j’avais six pages de contenu culturel sous forme d’ITW et de chroniques. En parallèle, mon ami James Whelan venait d’ouvrir L’inconnu dans le 10 ème. Il m’a proposé de jouer le premier soir, dix jours plus tard, il me demandait si je voulais l’aider. J’ai commencé à faire le booking, un peu de RP, la programmation et un peu de DA aussi.

Pourquoi Pigalle après le 10ème ?

Dès la première année de l’Inconnu, on a eu une fermeture administrative avec plusieurs bars dont le Mauri7, Jeannette, … On a donc eu une relation très compliquée avec le maire du 10ème. C’était une évidence de venir à Pigalle même si la rue Frochot, c’est un peu un terrain miné. On savait que la fête, c’etait l’ADN du quartier, il y a Le Glass, Le Dirty Dick, Le Carmen, Le Sans Souci… Pigalle fait le fête depuis 1700. Notre premier choix s’est porté sur rue Notre Dame de Lorette mais ça a capoté. On nous a donc présenté ce lieu, un bar à pute sur la fin. On a rencontré la propriétaire, une dame d’une soixantaine d’années, ancienne veuve du patron de la Mondaine, mère maquerelle depuis 93.

Ta bande parisienne ?

J’ai ouvert l’Isolé avec Antoine Galabert, ce n’était pas un pote au départ. Il apporte ce coté pragmatique qui me manque, je peux dire que c’est mon garde fou. Pour le design de l’intérieur, on a travaillé avec le studio Creative Sweatshop. On partageait le même plateau dans le 20 ème à l’époque de Young Gunz. J’ai toujours été un fan absolu de leur boulot, c’était une évidence pour moi de bosser avec eux. Ils ont crée des vitrines pour Hermès, fait plusieurs shootings mais ils n’avaient jamais imaginé un intérieur. Pour l’identité visuelle de l’Isolé, il était question qu’on le fasse avec Jean André. Après deux rendez-vous, on s’est rendu compte que ça allait faire trop name-dropping, il m’a donc proposé Ines Longevial, sa protégée. Ses œuvres avaient déjà un style très élégant et féminin mais pas encore cubiste comme on l’a développé pour le bar. On s’est tout de suite compris, un coup de cœur professionnel. Mon ami de longue date et DA du WAD, Julien Drapier porte un regard sur le graphisme des programmes, de la carte. Il a su canaliser le travail d’Inès. Mon assistante Karima Hedhili m’aide pour les Relations Publiques, Donia Hedhili s’occupe de la presse et Léa Revon, du digital. Sans oublier, Julot Bandit qui a shooté le lieu pour les photos presse et Mathieu Zouhairi qui nous a beaucoup aidé dans le choix des produits.

Que va-t-on pouvoir chanter au Kaïraoke?

Essentiellement du hip-hop et du R’n’b, c’est générationnel. On s’adresse à une génération qui nous ressemble, on a tous grandi avec MTV. Il y a un grand retour ces derniers temps de ce style de musique même par des mecs à priori techno comme Brodinski. La programmation que je faisais à l’Inconnu était déjà très hip-hop, ici je voulais revenir vers quelque chose de plus sexy, plus Chicago House, Future Bass voir des petites résidences Disco. L’Important c’est le groove, il faut que ça incite à la parade nuptiale, pas à la marche martiale. Le Kaïraoké permet d’avoir un aspect entertainment du hip-hop car quand tu ne chantes pas, tu peux danser. Li’Isolé ne tourne pas autour de cette activité, c’est une valeur ajoutée pour le bar. Je trouve que dans un milieu comme le notre, qui peut parfois se prendre au sérieux, ca permet de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. On n’est pas là pour regarder ta dernière paire de Louboutin ou de Nike.

Pourquoi « L’Isolé »? Ca ne l’est pourtant pas vraiment, isolé…

A la base ce n’est pas moi. C’était un traquenard, quand vous êtes quatre associés bilatéralement opposés pendant le brainstorming, ça fuse. On arrivait à un moment du projet où on commençait les travaux, je voulais qu’on ait un nom. C’était important, ca nous permettait de fixer un cadre. C’est mon associé Renaud qui a proposé « l’Isolé » en référence à l’artiste techno Isolee. En terme de communication, je me suis réapproprié le truc. J’ai d’abord trouvé ça marrant parce qu’on est tout sauf isolé, on est limite sur la place de Pigalle. Après cela a posé les bases avec le Creative Sweatshop. Les objets sont isolés derrière une vitrine de verre mais exposés, le dj booth aussi et le Kairaoké quand les portes sont fermées.

Propos recueillis par Amandine Flament

L’isolé bar – Ouverture le 16 septembre.

14, rue Frochot 75018 Paris

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