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28.10.2009 #art

Jerome Sans

Jérôme Sans, pourriez-vous rappeler en quelques mots à ceux qui ne vous connaîtraient pas encore, ce que vous faites ?

Je me définis comme un directeur artistique, un curator, un créateur de lieux et d’histoires inédites dans leur contexte. J’ai co-fondé et dirigé le Palais de Tokyo à Paris, puis le Baltic Center for Contemporary Art à Newcastle, et aujourd’hui je suis le directeur de l’Ullens Center for Contemporary Art à Pékin, institution qui s’est imposée en moins deux ans comme l’une des plus créatives en Asie. Je suis également « cultural curator » pour la chaîne d’hôtels Le Méridien. Et, par ailleurs, je m’intéresse aussi beaucoup à mettre en avant le travail moins visible d’artistes que l’on connaît déjà très bien dans leur domaine. Du premier livre de photo d’Hedi Slimane à la première installation pour Les Kills dans l’exposition « It’s not only rock’n roll Baby ». Pour finir j’ai fondé il y a 5 ans le groupe Liquid Architecture avec Audrey Mascina. Nous avons finit le 2è album intitulé « I Love to Love » qui sortira en décembre prochain en Chine, sur le label Modern Sky.

Quelle est la foire qui, selon vous, organise les meilleures fêtes : Paris, Londres, New York, Miami..?

Le monde de l’art a toujours été un « culture club ». La fête est dans l’ADN de ce milieu depuis le début. Des fêtes wahroliennes en passant par le club Area à New York où les toilettes servaient de lieux de shooting et d’expo, et où tout, du dancefloor aux murs, était couvert d’œuvres ; jusqu’à plus récemment le projet de club/restaurant de l’artiste Carsten Höller à Londres. La fête c’est comme un cocktail, ce n’est pas la ville qui fait la fête mais les ingrédients et l’alchimie entre eux : un lieu, les gens et la musique.

Quels sont pour vous les ingrédients d’une fête réussie ?

Le secret d’une bonne fête c’est celle qui parvient à réunir l’énergie de tous ceux présents sur place pour n’en faire qu’une seule concentrique qui tourne comme un bon groove. Cela tient souvent à la présence d’un bon chef d’orchestre, qui donne le ton de la soirée, sa vibration, et qui choisit le casting à tous les niveaux et surtout ceux qui vont l’aider à propager cette énergie.

Racontez-nous en détails votre plus beau souvenir de soirée ?

L’ouverture du Palais de Tokyo en janvier 2002 ou trois jours dingues ponctués de workshops, de performances d’évènements et de dj sets avec plus de 50.000 personnes, la queue jusqu’au métro. 36 heures de pure folie. Un moment historique inoubliable.

Qu’est-ce que la nuit de Pekin possède et que Paris n’a pas ? Et inversement ?

Beijing et le gigantisme versus l’intimité parisienne. Le Baron ou le Montana, n’existent pas à Pékin.Les Chinois ont plutôt tendance à se réunir entre amis dans des salons privés qui tiennent lieu de club privatisé ou l’on peut au choix danser,faire un karaoké… La fête se vit comme un entertainment alors qu’à Paris il y a des codes, une attitude…

Andy Warhol, sa vie est une gigantesque Party qui ne s’est jamais terminée.

Quel est l’artiste contemporain qui a le mieux saisi/travaillé l’esprit festif dans ses oeuvres ?

Andy Warhol, sa vie est une gigantesque Party qui ne s’est jamais terminée.

Que recherchez-vous à travers un projet comme Liquid Architecture ?

De même que les expositions que j’organise ou les lieux que je dirige,écrire des morceaux qui peuvent entrer dans la vie des autres…. A composer des chansons aussi stimulantes et énergisantes pour les autres qu’elles le sont pour nous. A projeter cette écriture musicale dans une histoire culturelle au sens large dans laquelle le scénario s’écrit avec d’autres artistes et personnalités qu’elles viennent de la musique, de la mode, de l’art contemporain, du théâtre…et produit des objets, des installations, des films…. Inventer de nouvelle formes.

Quelle est la prochaine fête où l’on pourra vous voir jouer ?

Ce sera pour la soirée Custom le 24 novembre, organisée par les Inrocks au Nouveau Casino.

Quel est le morceau qui vous fait danser en ce moment ?

Are we Brothers ? Make it for the first time

Propos recueillis par Florence Valencourt.
Photo : Quenti Sh

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