Kappauf
Picasso a eu sa période bleue, figurative et surréaliste, et bien moi c’est la même chose.
Kappauf lance jeudi prochain Citizen K Homme Sport, extension masculine du mensuel qui a fait de l’homme une icône. Rencontre avec un catalyseur d’âmes mondaines, un insatiable esthète que ses amis surnomment Bambi.
Comment allez-vous ?
Speed, comme vous pouvez le voir…
Quand on pense Palace, on pense inéluctablement aux incroyables carnets d’adresses que ses années folles ont engendrés. Sur ce point précis, cela a du avoir son petit effet sur votre succès, non ?
Tout a un effet sur le succès. Quand je sortais au Palace, j’étais très jeune et je n’avais pas encore créé Citizen K. Carnet d’adresse ? Pas tant que ça car lorsque je sors je suis trop fou et je ne pense pas à faire des RP, je ne suis pas dans l’état d’esprit « travail ». Selon moi, un carnet d’adresse ne se réalise pas lorsqu’on sort.
La construction de cet incroyable condensé de subversion, poussé jusqu’à la quasi aliénation de votre personnage, est-elle un chemin choisi ou totalement « out of control » du citoyen Kappauf ?
Je suis un alien, mais suis-je aliéné ? Non. Suis-je différent du profil du français typique ? C’est le moins que l’on puisse dire. Néanmoins, j’ai les pieds sur terre et je suis un chef d’entreprise qui mène ses affaires comme il peut. Cette image du Kappauf excentrique et déjanté correspond à un temps donné, une période ou je n’étais pas spécialement bien dans mes baskets.
Et puis pour moi, un chef d’entreprise ou un créatif peuvent être comparables à des artistes : on a nos périodes, c’est fluctuant, que cela soit maîtrisé ou non. Picasso a eu sa période bleue, figurative et surréaliste, et bien moi c’est la même chose.
Cette croisade assumée pour le politiquement incorrect – drogues, chirurgie, esthétique alternative -, diriez-vous qu’elle vous a servi ou desservie en société ?
Je ne corresponds à aucune norme, et dans ce monde ultra normé ça dessert toujours. Mais ce n’est pas toujours négatif, ça alimente une légende / un mythe, positif pour certains et négatif pour d’autres. En ce qui me concerne ça reste négatif car ceux qui ne me connaissent pas ont tendance à avoir une image faussée de moi. Mais quand ils me rencontrent, tout cela est vite réparé.
Vous êtes le héros des pages « nuit » de Citizen K. Quels bénéfices retirez-vous de cette grande mise en scène, sur le papier comme dans la vraie vie ?
C’est moins le cas maintenant. C’était juste un peu d’égocentrisme qui a aujourd’hui disparu de ma personnalité.
Y a-t-il des rencontres qui ont bouleversé la vie personnelle et éditoriale de K ?
J’estime que tous les gens que l’on rencontre sont bouleversants. J’aime bien rencontrer les cover stars, elle sont amusantes. Mais cela peut aussi marcher dans l’autre sens : on peut être déçu d’un artiste dont on attendait beaucoup. Et vice versa.
Qui inviteriez-vous à diner si on vous offrait une table de six au paradis ?
Oscar Wilde, le Marquis de Sade, Cameron Diaz, Mariah Carey, Jimmy Hendrix, et Janis Joplin.
Jeudi 28 mars prochain, vous lancez Citizen K Homme Sport. Pourquoi pas un « Citizen K Enfants Sages » ? Quelles en sont les grandes lignes ?
Nous avions fait, il y a quelques années, une extension du Citizen K, le Citizen K Junior, mais nous l’avons arrêté car trop précurseur pour l’époque.
Le Citizen K Homme Sport comporte une nouveauté : la section Business où l’on interviewe des économistes et chefs d’entreprise.
Le magazine reste dans le même esprit que Citizen K mais avec une orientation et une clé d’entrée première qui est l’Homme et le Sport.
Kappauf est-il toujours un oiseau de nuit?
Plus autant qu’avant, maintenant ça reste plus ponctuel. Je privilégie les soirées hors mode, où l’on peut rencontrer des gens nouveaux et souvent très intéressants.
Propos recueillis par Salomé Jartoux.