Oitoemponto
Le design transversal: trois questions à…
Nous sommes fascinés par les carnets de voyage, les mots d’amour et les idées folles
Fondé par le français Jacques Bec et le portugais Artur Miranda en 1993, OITOEMPONTO (« huit heures précises » en portugais) est devenu une des signatures capitales de la décoration. Ils créent des espaces à vivre chaleureux, précieux et raffinés en mêlant modernité, ancien et XXe siècle. Leurs lignes épurées laissent, néanmoins, de l’espace à la fantaisie avec des couleurs et des associations toujours insolites. Ils sont les invités réguliers d’AD Collections et AD Intérieurs.
Comment définiriez-vous votre style ?
Notre volonté est de ne pas avoir un style, d’être transversaux. On a plutôt une grammaire qu’un style. On conjugue les éléments : de l’art égyptien en passant par le XVIe, le XVIIIe jusqu’au contemporain. On est dans l’art de vivre, le confort, le sur-mesure, l’éclectisme. Mais pas dans le prétentieux.
Comment faites-vous pour concevoir des espaces et du mobilier à quatre mains ?
On commence par couper les mains ! Après le travail c’est de les ressouder… Pour arriver au rouge, l’un dit noir et l’autre dit blanc et le jour suivant vert. On ne dessine pas avec quatre mains mais avec quatre yeux.
Vous avez repris Fine & Candy, un spécialiste portugais de la papeterie. Concevez-vous cela comme un autre mode d’expression ?
Là, au contraire, nous pensons qu’il est plus utile d’utiliser les mains ! C’est le contrepoint du monde digital, nous souhaitons que le papier survive. Le bon papier, la reliure, la personnalisation, le sur-mesure… C’est un peu notre façon d’appréhender le monde, on ne vit pas sans carnet de note à portée de mains. Nous nous passionnons pour les calligraphes, les dessinateurs, les écrivains. Nous sommes fascinés par les carnets de voyage, les mots d’amour et les idées folles…
Propos recueillis par Serge Carreira, maître de conférences à Sciences Po.
Photos: Valentin Le Cron