Agathe Riedinger
Les nouveaux talents du cinéma français – Agathe Riedinger
Rencontrer les nouveaux talents du cinéma français, c’est s’intéresser au cinéma de demain. Les 10 to Watch d’Unifrance ont été sélectionnés par des journalistes internationaux après s’être fait remarquer dans les grands festivals mondiaux en 2024. Et en 2025, il y a de grandes chances qu’on les voient un peu partout.
Diplômée de la prestigieuse École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris (ENSAD), Agathe Riedinger est une scénariste, réalisatrice et photographe aux multiples talents qui aime expérimenter différents types de récits. Elle a réalisé les courts métrages J’attends Jupiter (2017), nommé au César du meilleur court métrage en 2019, et Ève (2018), sélectionné aux festivals de cinéma de Clermont-Ferrand et de Sarajevo, entre autres. Son premier long métrage, Diamant Brut (2024), a été présenté en compétition au 77e Festival de Cannes. Il a remporté le prix de la critique au Festival international du film francophone de Namur et a valu à son actrice principale, Malou Khebizi, des prix d’interprétation aux festivals de Stockholm et de Namur. Le film a déjà été distribué dans près de vingt-cinq pays, dont l’Allemagne, l’Espagne, les États-Unis et l’Italie.
« J’ai su qu’il était temps pour moi de mettre la photographie de côté et de me lancer dans le cinéma. »
Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir réalisatrice ?
Agathe Riedinger :
J’ai abordé le cinéma au moyen de la photographie, en m’inspirant de personnes comme Diane Arbus, Martin Parr et Sarah Moon. Je mélangeais films et images, c’était très hybride, très expérimental. Le film Dans Paris (2006) de Christophe Honoré m’a pour la première fois donné envie de passer de spectatrice à réalisatrice. Le mélange entre émotion et expérience sensorielle dans Requiem For a Dream (2000) a aussi été un véritable choc visuel. J’ai alors su qu’il était temps pour moi de mettre la photographie de côté et de me lancer dans le cinéma.
Quel effet ça fait de revenir à Cannes après avoir présenté ton premier film en compétition l’année dernière ?
Agathe Riedinger :
La pression était moins intense, mais présente malgré tout. J’arrive à peine à me souvenir de l’année dernière, c’était comme un rêve extraordinaire ! Cette année, je peux vraiment vivre le moment présent et en profiter.
Qu’est-ce qui te plaît le plus au Festival de Cannes ?
Agathe Riedinger :
Voir des films ! C’est merveilleux de ressentir l’émotion des cinéastes et des équipes de tournage lorsqu’ils présentent leurs films, et de constater à quel point les gens sont passionnés par le cinéma. C’est cet amour pour le 7e art qui nous rassemble.
Quel est ton meilleur souvenir de Cannes ?
Agathe Riedinger :
Le jour de l’avant-première, juste avant de monter les marches. Le jour suivant, lors du press junket, j’étais encore bouleversée, parce que jamais je n’avais imaginé réaliser un film en France, et encore moins un film qui trouverait un écho dans le monde entier. Je me souviens avoir pleuré en m’adressant à un journaliste italien, c’était très émouvant.
Y a-t-il des films que tu attends avec impatience dans la sélection de cette année ?
Agathe Riedinger :
Nino de Pauline Loquès, Météors d’Hubert Charuel et Vie Privée de Rebecca Zlotowski.
Quels sont les meilleurs films que tu aies vu récemment ?
Agathe Riedinger :
Le Ravissement (2023) d’Iris Kaltenback et L’Amour et les forêts (2023) de Valérie Donzelli.
Et ton film préféré de tous les temps ?
Agathe Riedinger :
Celine Sciamma’s Portrait of a Lady On Fire.
Des projets à venir ?
Agathe Riedinger :
J’ai commencé à réfléchir à mon prochain long-métrage, qui s’inscrira dans la continuité de mon travail sur les thèmes de l’illusion, de la beauté et de l’utopie. C’est encore à l’état de projet pour le moment.
Propos recueillis par Rebecca Leffler
Photos : Ludovica Arcero