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06.06.2011 #art

Oscar Tuazon

Sculpteur dit « minimaliste » d’origine américaine et vivant en France, Oscar Tuazon est l’auteur d’œuvres aux frontières de la sculpture, l’architecture, l’habitat précaire ou la ruine. Il a été choisi avec Monika Sosnowska, Franz West et Song Dong pour créer l’un des quatre parapavillons de la Biennale de Venise.

Comment as-tu conçu The Trees, ce mini-pavillon en béton, un peu cassé, désarticulé ?

Ça n’était pas vraiment en référence aux autres pavillons. The Trees n’est pas un discours sur le site, uniquement au sens culturel du terme. J’ai aussi beaucoup prêté attention à la notion de Giardini et à la végétation qui allait entourer mon œuvre.Quand t’as-t-on sollicité pour cette pièce ?

Environ dix mois avant la Biennale. J’avais commencé par visiter le site et fait une première proposition. Ce parapavillon est conçu entre autres pour accueillir le travail de l’artiste Asier Mendizabal. Nous avons beaucoup discuté ensemble et j’ai évolué par rapport à ma première mouture.Ton projet était-il lié à la thématique générale de la Biennale, ILLUMInations ?

Oui, dans le sens où c’était vraiment une idée intéressante d’accueillir et de concevoir un espace pour d’autres. Ma pièce est quelque peu inidentifiée. Ca n’est pas une sculpture, c’est presque de l’architecture, qui va être modifiée par les autres plasticiens. Il y aura aussi des performances, dont une pièce sonore, ou la peinture d’Ida Ekblad, qui va recouvrir le béton, voire même peut-être du graffiti…

Que penses-tu de cette Biennale ?

J’aime surtout qu’il n’y ait pas de côté spectaculaire. C’est à échelle humaine. Sur le fond des expositions, il est difficile pour moi d’en parler ou de comparer aux autres sessions car c’est la première fois que je viens ici. Même s’il est toujours malaisé de généraliser, je constate que c’est une biennale pour les artistes. La curatrice Bice Curiger a laissé une grande liberté et a été très respectueuse du travail de chacun. Un dialogue très humain s’est noué entre elle et nous.

Quels sont tes pavillons préférés ?

J’aime le pavillon allemand qui présente l’œuvre posthume de Christoph Schlingensief (Il vient d’être décoré du Lion d’or du meilleur pavillon) et l’anglais, de Mike Nelson.

Quels sont les enjeux pour un artiste de 35 ans à participer à la Biennale ?

C’est très important, car c’est une grande expérience et une fenêtre sur le monde. Ton travail est vu d’une audience énorme. Quand tu es artiste et que tu produis une nouvelle pièce, tu ne sais jamais si cela va marcher et comment l’œuvre va être reçue. Parfois, ça n’est pas ce que tu avais prévu, mais ici, à Venise, ça a fonctionné exactement comme je l’avais imaginé.

Cette œuvre va-t-elle rester là ou a-t-on prévu de la détruire ?

Mon contrat stipule qu’elle va être détruite, mais j’espère qu’elle va perdurer… Il y a juste à côté une inscription en pierre, reste d’une œuvre qui date des années 1940. L’artiste n’est jamais revenu la chercher, donc elle est toujours là. Ca serait mon rêve !

Entretien réalisé par Marie Maertens

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