En 1932, Gabrielle Chanel lance sa première collection de « bijoux de diamants ». Une vision, qui comme la commette qu’elle chérie, a surgi dans son esprit pour célébrer la fin des jours sombres de la crise de 29. « Pour oublier, il n’y a rien de tel que de contempler de belles choses nouvelles » considérait-elle avec justesse. Présentée à l’époque sur des mannequins de cire et non dans de traditionnels écrins, la scénographie du propos bouscule les codes et agace les joailliers de la place Vendôme. Mais quelle vision ! Quelle maison aujourd’hui oserait présenter ses parures de haute joaillerie à ses clientes autrement que sur une mannequin ? 90 ans plus tard la maison rend ainsi hommage à une collection nimbée de mystère : hormis un fabuleux collier comète racheté par la maison en 1998, nulle trace des autres créations… Mais en repartant des archives photos et films de l’époque, le studio de création s’est évertué à en restituer l’esprit, tout en réussissant à la doter des nouveaux savoir-faire, comme la « transformabilité » des pièces, qui permettent de décupler les portés. Connectant hier et aujourd’hui, forte d’un rarissime saphir de 55,55 carats baptisé « Allure Céleste », cette proposition éblouissante décroche la lune de nos envies.