A la manière d’un éditeur de roman ou de parfum, tel Gallimard ou Frederic Malle, Max Büsser a construit son histoire horlogère en confiant ses projets horlogers à des auteurs, génies de la complication. De son côté Edouard Meylan s’est toujours attaché à bâtir une haute horlogerie disruptive, détournant et mélangeant les codes de la nouvelle économie ou de l’horlogerie traditionnelle. Dès lors, ces deux là étaient fait pour s’entendre. Mais qu’elle ne fût pas la surprise du secteur de trouver au fond d’un cadran la cohabitation des deux univers signatures : le cadran fumé d’Edouard Meylan dont le tourbillon volant de MB&F semble émerger. Limitée à 15 exemplaires chacune, les deux versions proposées ont évidemment affolé le petit monde des collectionneurs. Que faut-il en retenir ? Que de la même façon, un Supreme peut s’associer à Vuitton ou un Saccai à Nike, l’horlogerie traditionnelle découvre les vertus des collaborations. C’est une nouveauté mais également un clin d’œil au passé, à l’époque où certains détaillants, frappaient de leur marque le cadran des montres qu’ils proposaient dans leur vitrine. Dans les années 80, une Audemars Piguet frappée à 6h du logo Fred ne choquait personne, pas plus qu’une Rolex vendue chez Tiffany.