En conjuguant vestiaire classique et inspirations inattendue, Thom Browne a une fois encore, pris tout le monde à contre-pied. Sans doute est-ce l’un des créateurs qui a le mieux compris l’époque : celle où l’on réinterprète pour mieux se les réapproprier, les grands totems du vêtement. En transformant en grands animaux les hommes et les femmes de la collection, le créateur questionne la pertinence de la classification par genre des vestiaires. Si les femmes sont depuis longtemps ultra féminines dans leur vêtement masculin, l’inverse a toujours eu du mal à être inspiré : préserver toute la masculinité de l’homme dans une jupe est un exercice périlleux. Mais depuis longtemps, Thom Browne brouille les pistes du costume masculin. Sous sa signature notamment, des bermudas et des pantalons 7/8 ont mis en valeur la silhouette masculine de façon inédite, avec taille marquée et manches raccourcies. Le passage à la jupe longue n’est jamais que la continuité logique de cette même idée. Que l’on soit prêt ou non à l’adopter, force est de constater que cela fonctionne graphiquement. L’une des fonctions de la création est de faire avancer les mentalités. En voici une convaincante démonstration.