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05.02.2014 #mode

Alexandra Senes

Au coeur du Tout-Paris

J’ai tricoté ma pelote avec les parisiens.

Alexandra Senes a eu mille vies. Femme de mode, globe-trotteuse et passionnée, celle qui fut rédactrice en chef de Jalouse et témoin des frasques de toute une génération de branchés reste aujourd’hui et plus que jamais une indispensable de la vie culturelle parisienne. La preuve : elle publie « Le Paris du Tout-Paris », sorte de city-guide réunissant 100 personnalités venues de la mode, de la musique, de la rue ou des bancs de l’Académie Française. Rencontre avec une éternelle optimiste, le soir de sa signature, dans les salons poudrés de la Maison Roger Vivier.

Qu’est-ce que « Le Paris du Tout-Paris »?

Ce sont 100 personnalités qui nous livrent leurs adresses parisiennes. Aujourd’hui quand on dit personnalités, on pense d’emblée « people ». Et bien non. Bien sûr parmi ces 100, il y a des célébrités, comme Arielle Dombasle ou Frédéric Beigbeder, mais il sont mélangés avec un étudiant de Sciences-Po fan de Napoléon, le paléontologue Yves Coppens, de 20 ans à 90 ans, comme le doyen de cette liste, Edgar Morin, qui nous livre ses adresses parfois un peu désuètes.

Comment as-tu formé ce cercle des 100?

Ça a commencé d’abord par des amis, mais j’ai pioché dans différents profils histoire de ne pas avoir le Flore 15 fois ou le Baron 20 fois dans les réponses. Ensuite, je me suis étendue à d’autres personnalités que je ne connaissais pas mais dont j’avais entendu parler, comme Didier Varrod qui a une émission musicale sur France Inter. Lui même m’a ensuite conseillé de m’adresser à Oxmo Puccino, qui m’a livré des adresses incroyables, d’un toit d’immeuble dans le XIXe à une rôtisserie du Xe. Le vrai Paris africain black. Ines de la Fressange m’a quant à elle conseillée Yves Coppens, le paléontologue dont je parlais tout à l’heure. J’ai tricoté ma pelote avec les parisiens.

Toi qui est une grande voyageuse, pourquoi choisir Paris?

Pour décliner ensuite à Beyrouth, Shanghaï, et partout ailleurs ! C’est la première… Bien sûr aussi parce qu’à Paris, il y a du Monde, des morceaux du Chili, du Brésil, de la Russie etc… J’ai choisi les parisiens qui pouvaient me donner ces morceaux là. Je trouve Paris extrêmement dépaysant. Des clichés à tous les coins de rue, il y a toujours quelque chose à découvrir. C’est très exotique.

Tu signes ton livre dans les salons de Roger Vivier. Qu’est-ce qui te lie à la Maison?

Il doit y avoir un lien. D’abord les chaussures me vont très bien. En ce moment je porte des Virgule offertes par la Maison (rires).
Plus sérieusement, c’est Inès de la Fressange qui m’a gentiment proposé de faire ma signature ici, lorsque je l’ai interviewée pour ce projet. Elle offre donc à mes parisiens ce beau cocktail !

S’il y avait eu un 101ème parisien à qui demander ses adresses?

Je l’aurais inventé. J’ai eu l’idée de faire un faux parisien, mais je ne l’ai pas fait. Sinon j’ai envie de faire un tome 2, et tu seras dedans !

2/3 adresses que tu as retenues dans toutes les propositions qui composent « Le Paris du Tout-Paris »?

Le Musée des Plans-Reliefs aux Invalides, dans lequel on trouve des maquettes de la taille d’une pièce de 25m2. Ce sont en fait des plans de fortifications commandées à Vauban. Et surtout, il n’y a aucun garde, pas de sécurité, ce qui en fait un endroit formidable quand on est en amoureux ! Sinon j’ai découvert un petit bar chilien près de la place des Vosges, grâce au philosophe Charles Pépin. Et pour finir un lieu où je ne suis pas encore allée : au fond du Musée des Arts Déco, il y aurait une bibliothèque, dans laquelle sont conservées des planches d’un type qui a collectionné toutes sortes de choses de manière obsessionnelle. Par exemple toutes les robes à crinoline qu’il a découpées dans les magazine, et pareil pour les instruments de torture, les arbustes, etc… C’est du Google avant Google !

Propos recueillis par Benjamin Belin

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