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22.06.2011 #musique

Gelato

Si on ne présente plus Misty Rabbit, Cécile Togni (ex Putafranges), ni même Lisa Paclet aux branchés du monde entier, il leur reste encore à découvrir Gelato, le collectif formé par ces trois drôles de dames arty qui, quoi qu’elle en disent, sont bel et bien creamy et sexy. Rencontre.

D’où vient Gelato ? Comment est née l’idée de ce collectif créatif ?

Tout commence à Florence où Cécile et Mimi se retrouvent pour jouer en tant que dj-ettes à la soirée organisée par Luisa Via Roma, un concept store renommé pour ses collaborations inédites avec des créateurs comme Viktor & Rolf, Rick Owens et Lanvin. Des images d’une ville historique mélangées à la modernité des nouvelles créations architecturales, entre une assiette de pâtes aux truffes et deux glaces à l’italienne donnent naissance à Gelato. L’élaboration d’une performance qui lie le son aux images prend forme. Pour accomplir le projet, une collaboration avec la vidéaste-réalisatrice Lisa Paclet était une évidence. Originaire de Florence, Lisa avait déjà travaillé avec Mimi pour la réalisation de plusieurs clips vidéos. Les trois peaufinent régulièrement une performance live et éphémère de 12 à 15 minutes.

Pourquoi Gelato d’ailleurs, pour le côté creamy & sexy, ou rien à voir ?

Lisa et Cécile sont toutes les deux Italiennes et la sonorité du mot « Gelato » nous plait.

Vous dites que le concept découle de l’observation du trouble de l’attention, pouvez-vous expliquer en quoi ?

Nous avons un peu tous ce problème. Du coup, nous nous sommes mis à tester le public avec notre performance : combien de temps peut-il tenir sans vouloir aller au bar ou raconter sa vie aux potes ? Nous sommes passées de 2 minutes à 40 secondes par « scène ». A 40 secondes, c’était le maximum qu’il pouvait tenir. Nous enchaînons les séquences toutes les 40 secondes avec des images et sons totalement anachroniques afin de prolonger cette attention. C’est assez passionnant d’observer le public.

Avez-vous des rôles respectifs bien définis toutes les trois ou fonctionnez-vous comme unmonstre à trois têtes ?

Lisa s’occupe des images, Cécile et Mimi du son.

Parlez-nous de « Sublime Banalité », aux Prairies de Paris : quel est le dispositif de l’exposition ?

Le concept nous est venu du fait que nous avons monté la performance avec quasiment rien. Nous voulons travailler sur les effets de la lumière et sons sur des supports totalement banals. C’est aussi une réflexion sur comment retrouver de la beauté autour de nous grâce à un changement de regard, un recadrage en quelque sorte. La vie que nous menons est telle quelle, la joie provient de la manière dont on la perçoit. Au-delà des installations, nous voulons projeter une vision plus philosophique.

Vous aviez déjà eu un premier contact avec Laetitia Ivanez, la créatrice des Prairies de Paris, mais dites-nous comment s’est créé ce projet. En quoi est-elle une interlocutrice privilégiée pour vous ?

Nous avons fait une performance pour une de ses soirées. Ça a été magique mais éphémère. Du coup Laetitia nous a proposé de travailler avec elle sur une exposition qui cristallise notre performance en quelque chose de permanent et réfléchi.

Hormis cette exposition, où pourra-t-on bientôt déguster les happenings de Gelato ?

L’exposition sera évolutive jusqu’au 31 octobre. Nous allons certainement travailler sur un autre « happening » aux Prairies de Paris en septembre. Nous verrons tout ça très bientôt.

Dernière question « fête de la musique » à vous qui êtes aussi des DJ et créatrices, quel est votre hymne de l’été 2011 ?

« Fantasy » de Breakbot…

Propos recueillis par Florence Valencourt
Gelato aux Prairies de Paris 23, rue Debeylleme 75003 PARIS.

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