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07.04.2015 #mode

Eugène Riconneaus

Larry Clark, skate, et chaussures de luxe

Les skateurs français sont des poètes urbains

Skateur, graffeur, plasticien, créateur de souliers de luxe… Eugène Riconneaus est le slasheur ultime de sa génération. C’est à l’aube de sa collaboration avec la firme californienne de montres Nixon et d’une exposition très confidentielle réalisée avec Larry Clark que Saywho a choisi d’aller à la rencontre de ce jeune Français qui, de toute évidence, n’a pas attendu le dégel pour exporter ses talents. Présentations.

Quelles sont les rencontres qui ont marqué votre parcours ?

Je skate depuis que je suis gamin, ce qui m’a donné un moyen de m’exprimer sur divers supports (skate, graffiti, musique…), et m’a amené à rencontrer un bottier, Gino, qui fabriquait des chaussures sur mesure pour homme. Je me suis passionné du métier. Au fur et à mesure, j’ai fini par découvrir le monde de la chaussure et la manière de fabriquer un soulier. Ça m’a aussi donné l’occasion de travailler avec d’autres bottiers Parisiens. En 2009, j’ai créé ma ligne de chaussures pour femmes.

Parlez-nous de la naissance de votre collaboration avec Nixon.

Après le succès de ma marque de souliers de luxe, j’ai décidé de lancer une ligne de chaussures de skate premium (E.R. Souliers de Skate). C’était il y a deux ans. C’est grâce à ça que j’ai commencé ma collaboration avec Nixon, qui me soutenait déjà en tant que skateur. L’idée, ici, était de revisiter un produit classique (la Time Teller) avec des produits nobles (un boîtier en acier inoxydable sablé). On a aussi fait une petite rétrospective «preview» de quelques photos que j’ai prises au Palais de Tokyo.

De toute évidence, vous avez une affection particulière pour le skate. Vos spots à Paris/LA ?

Le Palais de Tokyo est un spot de skate incroyable. Ce lieu a une histoire et une architecture extraordinaires. Il n’y a pas ça a Los Angeles. Il y a des lieux magiques mais sans histoire. Les skateurs français sont des poètes urbains. Esthétiquement, c’est une autre satisfaction. Sinon je pratique aussi Place de la République.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre exposition «Young users 2000»? Vous avez pris ces clichés au Palais de Tokyo, quel est votre lien avec cet endroit ?

Pendant six ans, j’ai pris en photo toutes les traces de roues de skate du Palais de Tokyo, soit environ 40 000 clichés. Je n’en avais jamais parlé avant de commencer à exposer avec Larry Clark il y a un mois…

Justement, comment s’est déroulée votre collaboration avec le réalisateur ?

J’ai superposé mes photos du Palais de Tokyo avec certains de ses clichés que j’avais trouvés sur Internet. Quand je lui ai montré, il a adoré, et c’est lui qui a suggéré qu’on monte une exposition ensemble. Ça s’est fait en quatre jours !

Vos projets pour 2015 ?

On refait une exposition, plus confidentielle, avec Larry Clark, dans quelques jours. Elle aura lieu Place des Vosges, à la Galerie Outcast Studio. A part ça, je sors une nouvelle collection de chaussures, la montre que j’ai réalisée avec Nixon sera en boutique le 15 avril, et ma ligne de souliers de skate rentre chez Supreme à New York en mai prochain. Ah, et je prépare une exposition à Shanghai.

Propos recueillis par Sabina Socol // Photos : Cédric Canezza

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