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29.01.2015 #design

Mathieu Tonetti

Made in French Touch

Le mystique, c’est un réflexe naturel: je crois en la magie, au paganisme

Il est derrière les clips des groupes qu’on aime (Sébastien Tellier en tête). Avec son esthétique psychédélique, colorée, bref, à part, Mathieu Tonetti s’est imposé comme un incontournable des vidéos made in French Touch. Présentations d’une personnalité haute en couleurs.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours?

J’ai grandi à l’étranger. C’est quand je suis rentré en France que j’ai rencontré mon ami Juji, et qu’on a voulu faire du cinéma. Il m’a présenté Sebastien Tellier et de fil en aiguille, j’ai fait le clip de son premier single Universe, dont j’ai également co-signé les paroles. J’ai aussi fait le making of de CQ (un film de Roman Coppola), ainsi que Airstrike, un documentaire sur la tournée de Air aux Etats-Unis en 2001. Enfin, je travaille depuis presque dix ans avec Rick Ross sur un documentaire sur Django Reinhardt et son héritage culturel, qui devrait bientôt voir le jour…

Vous avez un univers bien particulier, mystique, psyché…

Le mystique, c’est un réflexe naturel: je crois en la magie, au paganisme. Pour le reste, je pense que ça vient d’une grosse fièvre dans la jungle. Quand j’étais enfant, j’ai eu une malaria cérébrale qui m’a laissé sur le carreau et qui m’a complètement chamboulé à cause d’une fièvre délirante. J’ai eu des visions hallucinatoires complètement dingues. Pour ma convalescence, mon père m’a acheté un appareil photo qui pouvait aller sous l’eau. C’est aussi à cette période qu’il m’a montré ses films préférés (Leone, Coppola, Les Sept Mercenaires…).

 

Paris ou Los Angeles?

Los Angeles est comme un parc d’attractions contemporain en déroute, Paris une sorte de fête foraine Est-Allemande sur le retour. Il faut un peu des deux, j’imagine. En revanche, ce qui est dingue, c’est qu’à Los Angeles la vie est en technicolor.

Vous avez réalisé des clips pour Air, Phoenix… Qu’est-ce que la French Touch pour vous ?

Une bande de jeunes mecs cool, qui avaient de la musique, des images et des rêves pleins la tête, et qui ont conquis le monde tambour battant.

Sébastien, Julien, Bianca, ces rencontres ont clairement marqué des étapes dans votre carrière. Est-ce que mélanger copains et boulot fait toujours bon ménage ?

Travailler avec des proches c’est le pied, c’est comme un rêve d’ado en un peu plus compliqué. La plupart du temps tout se passe à merveille. Par exemple, j’ai adoré bosser avec mon frère sur le clip Kung Fu qu’on a fait pour Benjamin Diamond, ou encore Winter in the Sun, que j’ai co-réalisé plus récemment avec mon amie Bianca pour Hypnolove.

Diriez-vous que le combo cheveux mi-longs / barbe permet de se faire accepter dans la caste des réalisateurs parisiens ?

Précisément. D’ailleurs je crois que je vais me faire un bouc pour bien commencer 2015, j’ai entendu que les photographes faisaient ça.

Vous avez réalisé des clips courts et des documentaires. Y’a-t-il un autre format que vous aimeriez essayer? J’ai entendu parler d’un clip un peu dingue réalisé dans un hôtel particulier…

Long, court, série, je travaille sur différentes choses. En ce moment, je suis concentré sur l’écriture.

Votre bonne résolution pour 2015?

Devenir un mec bien.

Votre bonne résolution pour 2015 que vous ne tiendrez pas?

Devenir un mec bien.

Propos recueillis par Benjamin Belin.

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