Rock En Seine 2012
Post-Scriptum : « C’est quand ta première sortie officielle post-vacances rentabilité bronzage ? ».
Dans la forêt de Saint-Cloud, les épidermes diaphanes venus d’Outre-Manche viennent dépigmenter la masse compacte des parisiens hâlés. Ceux-là même qui, quelques jours plus tôt, gagnaient durement leurs galons chromatiques sous la canicule septentrionale. Le taux d’anglais dépasse l’entendement. Il semblerait que ce soit les vacances aussi, là-haut.
Rock en Seine a sonné le glas du farniente et de la torpeur estivale. Avec d’autant plus d’implacabilité que le festival clodoaldien fêtait ce week-end sa dixième édition. Coup de tomahawk dans le hamac : on troque nos mojitos contre des pintes recyclables, et les Aigle viennent supplanter nos enviables sarraiziennes (les miennes, tout du moins). Pour Saywho, l’événement fit surtout office de pré-rentrée mondaine : parmi les quelques 110 000 folkeux en goguette, une pléiade de VIPs et artistes s’était donné rendez-vous backstage pour un point vacances. Retrouvailles post-Calvi avec Citizens!, Para-One, C2C, The Shoes, Bromance, et la très occupée équipe du magazine Modzik. Summer camp journalistique, aussi, avec les mélomanes les plus en place de la presse parisienne. Embrassades lippues, et discussions de village : Ardèche vs Ibiza, amourettes, bonnes résolutions intenables… On crâne un peu en parlant « retour aux sources ».
Côté guitares, comme chaque année, les lives cachent leurs lots de déceptions, mais aussi une multitude de joyeuses surprises. Un salmigondis de rock, de pop, d’electro et de folk. Labellisés « indé », ou pas. Alors qu’on s’ennuie avec The Black Keys – comme en 2011 lors de la prestation moribonde d’Arctic Monkeys, Hyphen Hyphen et The Bewitched Hands magnétisent la scène de l’Industrie. Mention TB pour Temper Trap, les cosmiques Asteroids Galaxy Tour, Sigur Ros, Little Dragon, et Passion Pit. Sur le looong chemin reliant le Village aux quatre scènes, l’offre est pléthorique : chamboule-tout Fleury Michon, (mini) grande roue pour tout prendre de haut, et les joyaux de l’animation portative, type « Just Dance 2012 ». Nombreux sont ceux qui, dans un moment d’égarement, se laissèrent tomber dans les limbes de la régression. Alors voilà, c’est entériné : la rentrée a commencé… avec un bel happy birthday ! B.B.