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18.10.2023 PARIS #art

Les Soeurs KEIT

Moderne Art Fair, le Rendez-vous de l’Art Moderne & Contemporain et du Design

Isabelle Keit-Parinaud et Adeline Keit sont à la tête de la foire Moderne Art Fair, un rendez-vous majeur de l’art moderne et contemporain et du design. La foire installe ses pavillons éphémères le long de l’avenue des Champs-Élysées du 19 au 22 octobre 2023. Baignées dans le monde de l’art depuis leur enfance, les deux sœurs se sont alliées en 2007 pour développer avec Joel Garcia la foire Art Elysées, une des foires les plus anciennes à Paris, devenue en 2021 Moderne Art Fair.

« Nous avions l’idée de maintenir une ligne artistique très vingtième siècle. Nous sommes désormais une des foires les plus anciennes à Paris. »

Parlez-nous de votre parcours et de votre passion partagée pour l’art.

Isabelle Keit-Parinaud : C’est une aventure très familiale, puisque Adeline et moi avons cofondé la foire avec mon mari, Blaise Parinaud, marchand d’art, qui dirige, avec Nicolas Plescoff, la galerie Messine, rue de Penthièvre. Son père, André Parinaud, était critique d’art et rédacteur en chef de la revue hebdomadaire Arts. Et notre père, Philippe Keit, est artiste peintre, diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon. Adeline et moi avons fait des études en communication institutionnelle. J’ai commencé dans l’organisation, plus particulièrement pour la mode en travaillant pour le Salon du Prêt-à-porter Paris.

Adeline Keit : Pour ma part, j’ai débuté chez Publicis, ensuite j’ai opté pour la direction artistique pour des structures plus petites dans lesquelles j’étais plus libre et plus créative.

 

Quel a été le déclencheur pour lancer votre foire, après Art Élysées, Art & Design, en 2007 ?

Isabelle Keit-Parinaud : Joel Garcia, un grand professionnel des salons ; c’est lui qui nous a lancées. Nous nous sommes associées avec lui en 2007. Puis, il nous a laissé les rênes et nous avons continué seules, avec le soutien de mon mari. Avec Adeline, nous nous partageons les rôles. J’ai principalement la charge de la stratégie et du développement, tandis qu’Adeline est responsable de la communication et de tout ce que cela englobe. Mais pour autant, aucune décision n’est prise sans l’accord de tous.

 

Comment était la scène artistique des foires parisiennes à vos débuts, en 2007 ?

Adeline Keit et Isabelle Keit-Parinaud : En pleine mutation. La FIAC se séparait d’un noyau important de galeries historiques parisiennes. Ces galeries, comme Baudoin Lebon, se sont trouvées du jour au lendemain sans foire où exposer. Nous sommes arrivées en proposant une alternative complémentaire pour leur donner une visibilité pendant cette semaine stratégique de l’art. C’est donc tout naturellement que la foire s’est positionnée sur l’art moderne et l’art contemporain classique pour se distinguer des foires off de l’époque, qui présentaient l’art contemporain émergent.

 

Pourquoi avez-vous renommé la foire Moderne Art Fair en 2021 ?

Isabelle Keit-Parinaud : Le but était de donner un aspect plus jeune et plus contemporain, tout en gardant notre positionnement sur l’art moderne à travers son nom. Nous avons la volonté de nous adresser à un éventail de collectionneurs plus large. Ce nouveau nom lui donne une dimension plus internationale.

Adeline Keit : Nous avions l’idée de maintenir une ligne artistique très vingtième siècle. Nous sommes désormais une des foires les plus anciennes à Paris. Parmi toutes ces foires qui sont nées et qui ont disparu au fur et à mesure des années, nous avons réussi à toujours exister, mais il fallait aussi se renouveler. Il fallait donc passer par cette nouvelle identité qui nous ressemble plus, également.

Pourquoi avez-vous réduit le nombre d’exposants ?

Adeline Keit : Nous avons été amenées à réduire le nombre d’exposants à près d’une soixantaine contre plus de 100 avant le Covid. Pendant cette période post-Covid très anxiogène  – la guerre en Ukraine et toutes les manifestations en France  –, organiser un tel événement relève du défi. Nous avons souhaité en profiter pour proposer une nouvelle direction artistique et rester sur un format plus intimiste qui plaît énormément aux exposants et aux visiteurs.

 

Quels sont vos critères de sélection pour les galeries ?

Isabelle Keit-Parinaud : Nous nous faisons accompagner par un comité artistique composé de collectionneurs et de professionnels de l’art avec qui nous examinons chaque candidature de galerie. Les critères sont nombreux : par exemple, dans quelles foires la galerie a participé, les artistes représentés à l’année et l’accrochage.

 

Qu’est-ce que vous pouvez nous raconter sur cette édition ?

Adeline Keit : Nous avons majoritairement des galeries du second marché : les fidèles, telles que Galería Jordi Pascual, de Barcelone, et la Galerie Jeanne, de Munich, mais également de nouveaux exposants tels que P Gallery Sculpture, d’Athènes, et Rosenberg & Co, de New York, en collaboration avec la galerie parisienne 1831 Art Gallery. Certaines galeries font un focus sur un artiste en particulier, comme la galerie Berthéas, qui représente le peintre russe Léon Zack. La galerie 208, ainsi que Dumas et Limbach Fine Art mettent l’accent sur le peintre français Claude Viallat. La galerie Jaf, de Bordeaux, montre les tableaux d’André Marfaing, en juxtaposition avec les sculptures de Bernar Venet. Sans oublier les galeries d’art contemporain telles que les galeries belges Modern Shapes, LKFF projects, Art22 Gallery, la galerie italienne Boesso Art Gallery, la galerie parisienne Slotine, la galerie Capazza [de la Région de la Loire] ou encore Lélia Mordoch pour l’art cinétique.

 

Parlez-nous de quelques points forts en termes d’expositions et de scénographie…

Isabelle Keit-Parinaud : Notre invité d’honneur est le designer et architecte italien, Stefano Trapani, qui habille notre hall d’accueil. Son travail sera aussi exposé au sein d’un espace dédié. Nous sommes également très heureuses et très fières d’exposer les photos d’Olivier Goy, atteint de la maladie de Charcot ; le fruit des ventes de ses photos sera destiné à l’Institut du cerveau.

 

Décrivez-nous le parcours de la foire.

Isabelle Keit-Parinaud : Ce qui est magique, c’est qu’il y a une seule allée. Donc un parcours clair, une visite fluide et agréable, avec une même forte visibilité pour chaque galerie.

 

Qu’est-ce que ça signifie d’avoir votre ADN sur les Champs-Elysées ?

Isabelle Keit-Parinaud : C’est la French Touch ! C’est être parisien, chic, sans être snob. Des pavillons éphémères sont installés le long de l’avenue des Champs-Élysées, sur l’espace public ; c’est un événement artistique et culturel qui s’adresse à tout le monde, c’est ça notre ADN. Cette situation, face au Grand Palais, nous offre une proximité avec tous les plus grands acteurs du marché, les maisons de vente, les palaces, et l’avenue Matignon, qui est devenue si attractive et dynamique avec l’arrivée de beaucoup de galeries internationales.

 

Quels changements avez-vous observés depuis le début de la foire en 2007 ?

Isabelle Keit-Parinaud : Nous avons vu la rive droite renaître et reprendre un dynamisme incroyable. Paris rayonne de plus en plus et détient une place très importante dans le marché de l’art international. Le Brexit a été l’une des raisons de cette évolution. Un signal important de cette nouvelle place : l’arrivée de Paris + par Art Basel.

 

Est-ce que vous êtes collectionneuses ?

Adeline Keit : Oui. Avec un grand-père antiquaire et un autre dessinateur, cela nous a donné le goût pour l’art et les belles choses. Évidemment, j’ai énormément d’œuvres de notre père. Mais je suis aussi fan d’art cinétique et de dessin. J’ai notamment des petites œuvres de Carlos Cruz-Diez et de [Victor] Vasarely. Je m’intéresse aux petits objets et petits formats dans lesquels on peut plus facilement se perdre, parfois plus que dans un grand tableau. J’ai beaucoup de choses partout, dans les placards, sous le lit… Dès que je peux, je change l’accrochage comme autant de cabinets de curiosités. J’aime aussi beaucoup les artistes de la Corée du Sud, ou d’Amérique du Sud ; je trouve, pour beaucoup d’entre eux, leur travail poétique et minimaliste.

Isabelle Keit-Parinaud : Absolument ! Je dirais même éperdument collectionneuse ! Je collectionne avec mon mari. J’aime mélanger, j’aime autant le design, l’art moderne et l’art contemporain. C’est drôle, en vous parlant, je me dis que notre collection ressemble à la foire que nous organisons !

 

Propos Receuillis par Anna Sansom

Photos: Michael HUARD

https://moderneartfair.com

Horaires d’ouverture
du jeudi 19 au dimanche 22 octobre 2023
Tous les jours de 11h à 20h, le dimanche fermeture à 18h

Place Clemenceau
Pavillons éphémères, avenue des Champs-Élysées, 750008 Paris
de la place Clemenceau à la place de la Concorde

 

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