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17.12.2014 #mode

Alexia Aubert

Sleepers à travers le monde

Solovière ? un workshop d’intemporels made in 2015

Prada, Manolo Blahnik, Oscar de la Renta… De New-York à Taïwan en passant par Paris et Florence, le triangle fondateur de Solovière a été à bonne école. Pas étonnant, donc, que l’on retrouve les sleepers et derbies de la maison en rayon des concept-stores les plus avisés de la planète, quelques mois seulement après le lancement de leur première collection. De l’art et la manière de réinventer les classiques de la chaussure pour homme. Rencontre avec Alexia Aubert, co-fondatrice de cette jeune marque taillée dans les belles peaux.

Peux-tu nous dérouler l’ADN de Solovière en quelques mots ?

L’allure, c’est le mot clef de la marque Solovière, un terme pour moi typiquement parisien et très masculin. De la chaussure naît la silhouette, la démarche et par association l’élégance naturelle. Avec le projet Solovière, on ne revisite pas les classiques comme cela se fait beaucoup en ce moment, mais on essaie d’en inventer de nouveaux… En quelque sorte un workshop d’intemporels made in 2015. Assez contradictoire et présomptueux !

Vous vous êtes lancés dans l’aventure en trio. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Annelie, Vincent et moi même sommes des passionnés de notre métier et la chaussure est notre expertise. Nous avions déjà aimé travailler ensemble à New York, en Italie et à Paris pour des projets antérieurs. Puis, nous avons décidé d’associer nos compétences autour d’un projet commun : Solovière. Cela nous a permis de travailler à nouveau ensemble, nous nous faisons confiance et nous respectons le talent de chacun. Vincent vient de Taïwan, il est trilingue, italien et français. Il a travaillé entre autres chez Prada. Il a les compétences techniques, ce qui pour la chaussure est essentiel. Annelie a dirigé Manolo Blahnik aux USA pendant quatorze ans et nous avons travaillé ensemble chez Oscar de la Renta. Tout le monde la connait et l’adore à New-York.

 Qui fait quoi du coup ? 

C’est le début, donc on fait tout ! Mais je dirais que le design, le merchandising, la stratégie commerciale, la comptabilité, le suivi clients, le site Internet c’est Vincent et moi, à Paris. C’est très ‘home made’ pour le moment. Annelie c’est le marché et presse américaine.

Les réseaux de chacun vous ont-ils ouvert des portes ?

J’ai trente deux ans dont dix de carrière dans le domaine de la mode. Même sans être une grande socialite parisienne, je finis par connaître des gens, qui évoluent, voyagent, changent de job. On se voit évoluer donc parfois un tel est devenu acheteur homme dans un concept store hype à Miami et une telle Fashion editor au Vogue France. Et dans ce cas, ça leur fait plaisir de supporter le projet.

Ensuite, il y a les aspects ‘réseaux sociaux’ et ‘bouche-à-oreille’ qui jouent un rôle d’accélérateur de réseaux… C’est très organique, il y a des gens qui ne sont absolument pas dans tes cercles, aiment le projet ou te demandent où ils peuvent acheter. Récemment, j’ai eu une connexion avec un acheteur américain via notre Instagram.

Pourquoi avoir choisi de produire en Italie, à l’heure du made in France ?

Nous fabriquons les chaussures Solovière à Florence, là où Prada, Gucci et Ferragamo produisent aussi. Nous avons confié le projet à nos amis italiens car ils étaient d’accord pour relever le challenge et nous suivre dans cette aventure. J’aime la souplesse du travail là bas, et aussi la fameuse main italienne qui permet une finesse et une qualité tout particulière. Ce qui constitue le produit Solovière.

On trouve vos Slippers chez Colette. Est-ce que cela vous aide d’être référencés dans le temple du cool à destination des gens cool ?

Colette, c’est notre chance. Le jour où Sarah nous a confirmés sa commande, je me suis dit qu’elle avait compris et qu’elle nous donnait sa bénédiction pour Solovière. Donc oui, en ce sens ça aide : les acheteurs internationaux regardent ce que Colette achète et souvent suivent ce qu’elle propose. Il y a une énergie unique dans ce lieu que j’ai toujours adoré. Cela fait partie de l’expérience parisienne. Je me souviens, il y a douze ans, mes copains des Beaux-Arts sérigraphiaient des Converse pour Colette, ils livraient une paire par une paire. Aussi, Cyprien Gaillard et Simon alias Saucisse vendaient leur ligne de vestes militaires Daltonisme… de supers souvenirs !

Que chausse-t-on à Paris que l’on ne chausserait jamais ailleurs ? 

 Des râleurs, des pessimistes, des singuliers, des nonchalants, des désinvoltes ! Et puis les autres…

La première boutique, vous la mettriez où dans Paris ?

Une boutique dans un magnifique palace parisien, sur le toit de préférence, avec une vue sur Paris où l’on servirait des cocktails et où l’on aurait le droit de fumer.

Êtes-vous pour ou contre le port des Crocs en ville?

La Crocs n’est pas Solovière, la gomme et le plastique ne sont pas Solovière… Depuis quand écrit-on un livre en Crocs ? Gouverne-t-on en Crocs ou conduit-on son Vespa en Crocs ? Danser en Crocs, c’est moyen aussi… Contre, donc, pour répondre à la question !

Propos recueillis par Benjamin Belin et Amandine Flament
http://www.soloviere.com
http://www.colette.fr/catalogsearch/result/?q=Soloviere

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